L’écrivaine Virginie Despentes adresse une lettre à ses amis blanc « qui ne voient pas où le problème » sur France Inter.
Une dénonciation du déni de racisme tout en expliquant le « privilège d’être blanc ».
Une lettre écrite après la manifestation en soutien à Adama Traoré, un jeune homme qui avait perdu la vie suite à une interpellation en 2016. Un rassemblement qui a été sans aucun doute motivé par les fortes tensions aux États-Unis survenues après la mort de George Floyd. Un américain à la peau noir qui a été tué lors d’un contrôle de la police. Une scène insoutenable qui a été filmée et qui a fait le tour du monde depuis.
C’est dans ce contexte que la romancière s’est exprimée sur France Inter dans une missive destinée à ses « amis blancs qui ne voient pas où est le problème« .
Virginie Despentes dénonce le déni de racisme
La lettre de Virginie Despentes dénonce le déni de racisme en France. Elle insiste sur le fait qu’il est impossible d’ignorer que le racisme est bien présent en France. Selon ses dires, comment pourrait-on justifier qu’il n’y ai aucun ministre noir ou que les noirs et les arabes soient « surreprésentés » dans les prisons françaises.
Elle met aussi en lumière le privilège d’être blanc dans notre société. Elle cite notamment le fait qu’elle n’a pas besoin de sortir avec ses papiers d’identité ou d’avoir peur de la police.
Le « privilège d’être blanc »
« En France nous ne sommes pas racistes mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre.
ADVERTISEMENT Pourtant j’ai cinquante ans, j’en ai vu, des gouvernements.
En France nous ne sommes pas racistes mais dans la population carcérale les noirs et les arabes sont surreprésentés. » Virginie Despentes commence sa lettre et continue.ADVERTISEMENT « En France nous ne sommes pas racistes mais depuis vingt-cinq ans que je publie des livres j’ai répondu une seule fois aux questions d’un journaliste noir.
»Elle continue sa lettre en instant sur le privilège d’être blanc « Je suis blanche. Je sors tous les jours de chez moi sans prendre mes papiers. Les gens comme moi c’est la carte bleue qu’on remonte chercher quand on l’a oubliée. La ville me dit tu es ici chez toi. Une blanche comme moi hors pandémie circule dans cette ville sans même remarquer où sont les policiers ».
ADVERTISEMENT Elle conclue sa lettre par: « Car le privilège, c’est avoir le choix d’y penser, ou pas. Je ne peux pas oublier que je suis une femme. Mais je peux oublier que je suis blanche. Ça, c’est être blanche. Y penser, ou ne pas y penser, selon l’humeur. En France, nous ne sommes pas racistes mais je ne connais pas une seule personne noire ou arabe qui ait ce choix. »
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