Devant les portiques d’une gare, une femme se fait violemment interpeller par des agents de la Sûreté ferroviaire (SUGE).
Plaquée au sol, elle est immobilisée de longs instants malgré ses protestations et celles de personnes autour d’elle, qui crient qu’elle est enceinte.
Une femme enceinte a été violemment interpellée
Cette scène, qui s’est déroulée mardi 16 juin au soir à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a donné lieu à plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et provoqué l’émotion de nombreux internautes.
La jeune femme a affirmé qu’elle était enceinte.point 49 | Sur la vidéo filmée pendant son interpellation et publiée sur les réseaux sociaux, elle est plaquée au sol et menottée et hurle de faire attention « à (son) ventre ».point 201 |
Elle a également porté plainte contre les agents.point 44 | La SNCF a déploré que cette vidéo « montrant uniquement la fin de l’intervention des agents de la surveillance générale, un moment forcément impressionnant », ait été publiée sans apporter « aucune contextualisation, ni explication ».point 274 | 1
A Aulnay-sous-bois des membres de la brigade ferroviaire de la SNCF ont violenter une femme noire avec une férocité effrayante.#BlackLivesMatter pic.twitter.com/IMdZnBtVFO
— Josly Ngoma (@josly_ngoma) June 16, 2020
La SNCF a également annoncé l’ouverture d’une enquête interne. Au cours de l’intervention, elle reçoit même le pied d’un agent au niveau du visage.
1 jour en France, juin 2020
2 femmes. Une manifestante, soignante, asthmatique. Une voyageuse, dite enceinte.
Violemment interpellées, traînées puis plaquées au sol par des hommes « assermentés ».
Pour faire respecter leur ordre & leur sécurité.
Leur monde d’après.#OnOublieraPasADVERTISEMENT — Députée Obono (@Deputee_Obono) June 16, 2020
Réponse de la SNCF suite à l’interpellation musclée de la femme enceinte
La SNCF a répondu par un communiqué dénonçant des « interprétations trompeuses ». La compagnie déclare que dans les instants précédant le début des vidéos, la jeune femme s’était fait verbaliser pour non-port du masque, crachat et absence de titres de transport, et qu’elle refusait de quitter la gare malgré les injonctions des agents.
La SNCF affirme aussi que ses agents ont été victimes de « griffures » et de « morsures », et que trois d’entre eux se sont vu prescrire des ITT allant de cinq à sept jours.point 247 |
Ceux-ci ont également porté plainte et ont déjà été entendus par les autorités judiciaires.point 85 | Enfin, l’entreprise précise dans son communiqué que les membres de la Sûreté ferroviaire ont eux-mêmes contacté le Samu au terme de l’interpellation, afin de prendre en charge médicalement la jeune femme.point 270 | 1
Une enquête a été ouverte pour violences et rébellion après l’interpellation violente de la femme enceinte, qui a elle-même porté plainte, a indiqué aujourd’hui le parquet de Bobigny. L’enquête, qui concerne cette femme de 23 ans et son compagnon de 30 ans arrêté pour outrage, a été confiée au commissariat d’Aulnay-sous-Bois, a précisé le parquet.
À lire aussi :
Manifestation des soignants : L’interpellation d’une infirmière fait polémique