Saima Herz, une jeune mariée, s’est réveillée un vendredi matin avec de la fièvre et des maux de tête.
Saima Herz pensait qu’elle avait la grippe.
Elle travaillait comme gérante d’une crèche, et s’est rendue chez son médecin généraliste sur le chemin de retour du travail. On lui a conseillé de se reposer et de prendre du paracétamol, en pensant qu’elle avait attrapé un virus d’hiver.
Saima a alors passé le week-end à se reposer sur le canapé, à siroter de l’eau chaude au citron, et son mari Mike lui préparait de la soupe.
Quelques jours plus tard, le 17 décembre, la jeune femme en bonne santé est malheureusement décédée.
Sa mort a été causé par une encéphalite, c’est-à-dire une inflammation du cerveau. Elle n’avait que quelques symptômes apparemment anodins dont des maux de tête, de la fièvre et, surtout, de la confusion.
Le mari de Saima, Mike, veut maintenant sensibiliser à cette maladie. 6 000 personnes sont touchées chaque année au Royaume-Uni, faisant près de 1 800 morts. Pour Mike, perdre sa femme après seulement deux mois de mariage est le pire des sentiments.
En 2002, quand Mike avait 12 ans, il a perdu sa mère, Jane, 37 ans, et son frère, Ben, 9 ans, dans un accident de voiture. Lui et son père, Adam, ont été légèrement blessés mais ont survécu.
«Dès que j’ai rencontré cette drôle et belle femme, je savais qu’elle pourrait me guérir», raconte Mike, un homme d’affaires dans le Cheshire en Angleterre. «Quelques minutes après notre premier rendez-vous, je savais que je voulais rester avec elle pour le reste de ma vie.»
«Je n’ai même pas les mots pour décrire ce qui s’est passé. C’est une blague, une blague horrible, invraisemblable et inimaginable.»
«J’ai couru jusqu’à la crèche où travaillait Saima», explique Mike. «Quand j’ai vu Saima, ma première pensée a été qu’elle avait eu un accident vasculaire cérébral ou une réaction allergique.»
«Je l’ai aidée à monter dans la voiture car elle pouvait à peine marcher droit. Je lui ai parlé pendant que je l’a conduisait à l’hôpital, mais ce qu’elle disait n’avait aucun sens.»
«Elle s’est pratiquement effondrée dans mes bras lorsque je l’ai emmenée aux urgences. Puis elle a commencé à avoir une crise lorsque les médecins l’entouraient. C’était la chose la plus horrible que j’ai jamais vue.»
«Je me souviens qu’un médecin m’a dit qu’il pensait qu’il s’agissait d’une encéphalite, mais que je ne devrais pas m’inquiéter», explique Mike. «Il a dit que Saima était jeune et en bonne santé, et devrait se remettre complètement. Je me suis désespérément accroché à cet espoir.»
«Le spécialiste a lentement expliqué que Saima était la personne la plus malade de toute l’unité de soins intensifs», explique Mike. «Quand ils ont dit ça je savais qu’elle allait mourir.»
«Je me suis assis près du lit de ma femme, la pressant de rester en vie, lui disant combien je l’aimais.»
Le cœur de Saima était défaillant, lorsque le cerveau est gonflé, il pousse vers le bas sur le tronc cérébral, la partie qui contrôle la respiration et la circulation. Puis il a cessé de fonctionner. Les médecins ont dit qu’à partir de maintenant elle ne pouvait vivre qu’avec un appareil d’assistance respiratoire.
«À ce moment-là, tout s’est arrêté», explique Mike. «J’ai fermé les yeux et j’ai imaginé la femme que Saima avait été. Notre mariage, notre lune de miel à l’île Maurice. Notre vie de tous les jours. J’avais lu frénétiquement sur l’encéphalite en ligne et vu que certaines personnes subissaient des lésions cérébrales. Je savais qu’il était temps de la laisser partir.»
«Mais avant de faire quoi que ce soit, j’ai appelé mon père. Ma mère avait été dans la même situation que Saima, sous assistance respiratoire après l’accident, et je lui ai demandé s’il était resté dans la pièce quand ils ont éteint la machine.»
«Il a dit qu’il n’avait pas pu le faire et qu’il le regrettait depuis. À ce moment-là, je suis retourné dans la pièce, j’ai embrassé ma femme doucement sur la tête, je l’ai tenue et lui ai dit que je la rendrais fière. Puis la machine s’est arrêtée et elle est partie.»
«Cela ne faisait qu’une semaine environ qu’elle était tombée malade. Je n’avais pas eu le temps de traiter ce qui se passait. Ma douleur était si intense. J’étais même trop engourdi pour pleurer. Des centaines de personnes en deuil ont assisté aux funérailles de Saima et elle a été enterrée dans sa robe de mariée.»
«Saima a toujours dit qu’elle voulait la porter à nouveau un jour», raconte Mike avec tristesse. «C’est donc ce qu’elle a fait. Et j’ai demandé à tous les témoins de notre mariage d’emmener son cercueil jusqu’à sa tombe.»
Mike a par la suite décidé de faire quelque chose pour sensibiliser le public à cette maladie.
L’année prochaine, du 24 au 26 avril, il fera une tournée de trois jours. Il a décidé de parcourir plus de 320 kilomètres à vélo depuis le lieu où ils se sont mariés jusqu’au palais de Buckingham à Londres. 30 autres coureurs se joindront à lui, amis, famille et beaucoup de gens qui connaissaient Saima et veulent aider à promouvoir son héritage.
«Par exemple, le virus de la rougeole est une cause majeure d’infection cérébrale, et c’est pourquoi il est si tragique que les gens ne soient pas vaccinés. L’encéphalite peut également être causée par certains virus transmis par les moustiques, en Asie. L’encéphalite japonaise provoque environ 70 000 cas par an. Encore une fois, cela peut être évité avec la vaccination.»
«Ma femme, ma mère et mon petit frère étaient les personnes les plus incroyables. Je ne connais personne qui ne les aimaient pas.»
«J’ai besoin que les gens sachent à quel point l’encéphalite est dangereuse et à quel point il est essentiel de se rendre à l’hôpital en cas de problème.»
«Aider les autres est la meilleure façon de se souvenir de ceux que j’ai tant aimés et qui me manquent tellement.»
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