Une femme condamnée à 10 ans de prison pour le meurtre de son conjoint violent.
Les faits remontent à octobre 2016 lorsque Alexandra Richard a tiré sur son conjoint de 36 ans avec un fusil de chasse, à leur domicile de Montreuil-en-Caux, près de Rouen. La femme aujourd’hui âgée de 42 ans a été condamnée ce jeudi à dix ans de prison pour homicide volontaire par la cour d’assises de Seine-Maritime.
« Oui c’était un homme violent« , a rappelé l’avocate générale Corinne Gérard, « mais vous ne pouvez pas répondre à la violence par la violence ». Elle avait requis contre Alexandra une peine de dix ans de prison pour « violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
L’avocate générale ne pense pas qu’il s’agisse d’un accident
« Je ne m’explique pas le verdict, je suis sous le choc.
La peine est lourde. Alexandra n’est pas une criminelle », a déclaré Me Nathalie Tomasini, l’avocate d’Alexandra Richard, et qui était aussi l’avocate de Jacqueline Sauvage lors de son procès en 2015.Alexandra Richard est accusée d’avoir tué son conjoint le 16 octobre 2016 avec un fusil de chasse à leur domicile situé non loin de Rouen.
Ce dernier était alcoolisé et avait menacé sa compagne de lui « défoncer la gueule » en se levant du fauteuil.Alexandra Richard, mère de trois enfants, était accusée du meurtre de son conjoint. L’avocate générale avait demandé une requalification de la peine en « violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Néanmoins, elle ne pense pas que la mort de la victime soit accidentelle contrairement à ce que plaide l’avocate d’Alexandra.
Alexandra n’avait pas l’intention de tuer son conjoint
Lors de son procès devant la cour d’assises de Seine-Maritime, Alexandra Richard dont le casier judiciaire est vierge, a avoué avoir chargé le fusil de chasse elle-même. En revanche, la mère de famille a assuré qu’elle ne souhaitait pas la mort de son conjoint avec qui elle était depuis deux ans. « Qu’il soit décédé, c’est pas ce que je voulais », a-t-elle confié à la barre.
« C’était une arme de dissuasion. Je voulais […] m’enfuir avec mes enfants », a déclaré l’accusée, qui avoue « regretter tout ce qui s’est passé ». D’après son témoignage, son compagnon avait bu du whisky depuis le matin et avait commencé à l’insulter avant d’être à nouveau violent avec elle.
Alexandra avoue qu’elle dormait même mieux en prison
« Vous avez subi des violences physiques et sexuelles« , a déclaré l’avocate d’Alexandra, Me Tomasini, lors du procès.
« Alexandra Richard est une belle personne, c’était la proie idéale.
Il y a la domination et l’emprise, l’emprise va permettre les violences physiques, sexuelles, économiques. Elle devait être à son service, que ce soit sexuellement ou pour les tâches ménagères.Il la considérait comme sa pute ou sa gouvernante », a-t-elle ajouté.
« Même en prison, je dormais mieux qu’à côté de lui.
Personne ne me frappait », a confié Alexandra Richard qui était en détention provisoire. À la barre, Me Rose-Marie Capitaine, l’avocate des parents du défunt, a indiqué qu’il « y avait des excès chez [lui] mais de là à le présenter comme un tortionnaire, évitons ces excès ».La magistrate a également déclaré qu’il n’est « pas possible de retenir l’homicide involontaire ou les coups mortels« .
« Si c’est pour faire peur, pas besoin de charger le fusil », ajoute-t-elle. Alexandra Richard qui a été condamnée à dix de prison pour la mort de son conjoint, a dix jours pour faire appel du jugement.
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