Les bulles à câlins coûtent entre 3 000 et 10 000 euros.
Permettre aux résidents de toucher leurs proches
Depuis l’épidémie de Covid-19, le contact de Colette Dupas, résidente du Centre Hospitalier de Jeumont, avec ses filles se limite à des conversations par appel vidéo ou à travers une fenêtre.
Mme Dupas a tenu une boulangerie à Boussois, à 6 km de la maison de retraite, jusqu’à sa retraite. Sa famille dirige toujours l’entreprise.
Aujourd’hui, grâce à un tunnel gonflable et à deux manchons en plastique, cette dame de 97 printemps peut ressentir leur toucher.
Lorsqu’elle a vu ses filles vendredi, Colette Dupas est entrée par un bout du tunnel. Elle s’est tenue devant la bâche plastique et a passé ses bras dans deux manchons en plastique cousus dans le film à hauteur d’épaule.
Ses filles, Marie-Paule Dronsart et Marie-Joseph Marchant, se sont approchées de l’autre côté. Chacune d’entre elles a passé un bras dans une pochette. Elles ont tapoté les épaules de leur mère et caressé ses cheveux blancs.
Avant de partir, elles se sont relayées pour embrasser leur mère sur la joue à travers le plastique.
Des bulles à câlins pour reconnecter les personnes isolées avec le monde extérieur
Le principe de la bulle à câlins est relativement simple. Il s’agit d’une structure gonflable qui délimite un espace privé, à l’abri des regards. Au centre, une toile transparente est tendue, le résident est placé d’un côté, sa famille est de l’autre.
Fabriquée à partir d’un film plastique hermétique, la « bulle à câlins » permet aux résidents des maisons de soins – isolés du monde extérieur pour éviter d’attraper le virus – de se tenir la main et d’embrasser leurs parents en visite à travers une manche.
Evidemment, le système n’est pas idéal et comporte certaines limites. Il reste toujours la barrière du plastique, mais elle apporte tout de même un vrai plus.
Une fois les visiteurs partis, les employés des maisons de soins désinfectent la toile de plastique, prête pour la prochaine rencontre
« Je ne regrette pas du tout cet investissement », commente le maire Benjamin Saint-Huile pour le journal local L’Observateur. Je me rends compte de l’importance de ces moments pour les familles. Je sais qu’ils seront nombreux à pouvoir se retrouver. C’est aussi notre rôle en tant que Ville de Jeumont de participer à ce genre d’initiatives ».
Les bulles à câlins coûtent entre 3 000 et 10 000 euros.
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