Un réfugié soudanais a été rapatrié à Rennes depuis la Grande-Bretagne.
Seulement, ce qui fait scandale, c’est que l’homme de 27 ans était seul à bord de l’avion charter. Les élus écologiques rennais dénoncent « un scandale humanitaire » et « une opération très coûteuse en empreinte carbone et en argent public« . L’homme originaire du Soudan avait traversé la Manche à bord d’un petit bateau avant d’être arrêté par les autorités britanniques.
Ce mercredi 7 octobre, six jours après avoir été rapatrié en France, le réfugié soudanais a contesté son assignation à résidence dans une petite ville d’Ille-et-Vilaine.
Cette mesure a pour but de le préparer à un retour dans son pays d’origine suite à l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui a été prononcée à son égard en 2019.
« Les autorités françaises ont pris cette décision parce qu’elles le pensaient Tchadien.Mais Ismaïl est Soudanais, il le clame depuis le départ », a déclaré Me François Tuyaa-Boustug, l’avocat du réfugié.
L’avion charter devait contenir d’autres réfugiés
Le jeune homme de 27 ans, originaire du Soudan, a quitté son pays en 2011, alors en proie avec la guerre civile.
Après avoir traversé le Tchad et la Lybie, Ismaïl est arrivé en Italie puis en France où il espérait avoir le droit d’asile. « Il a connu les trottoirs de Paris, la jungle de Calais, il a traversé la Méditerranée et la Manche.
C’est un rescapé, un héros », a indiqué Carole Bohanne, militante du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) d’Ille-et-Vilaine.
Selon elle, l’avion charter qui a rapatrié le réfugié depuis Londres devait compter une trentaine d’autres réfugiés.Seulement, les avocats britanniques ont pu annuler les procédures des autres migrants, mais pas la sienne.
« On le traite comme un terroriste », s’indigne Carole Bohanne.L’avion charter dans lequel se trouvait le jeune Ismaïl avait une capacité d’environ 200 places, a déclaré un journaliste de Channel 4.
Et le coût de ce rapatriement est estimé par la chaîne anglaise à 30 000 livres (soit 33 000 euros).
L’avion charter a ensuite réalisé le voyage inverse, sans passagers. Le Bureau intérieur (Home office) a déclaré à Channel 4 que « ses efforts pour ramener les personnes entrées sur son sol illégalement sont très souvent perturbés par des demandes de dernière minute ».Concernant la contestation de l’assignation à résidence du réfugié, le tribunal administratif rendra sa décision la semaine prochaine.
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