Un cheminot poursuit la SNCF en justice afin de pouvoir reprendre le chemin du travail.
Cela fait cinq ans que Tiemokho Touré, âgé de 44 ans, est maintenant sans affectation, alors qu’il ne cesse de clamer vouloir retourner travailler. Le cheminot est donc payé depuis toutes ces années à rester chez lui et ne rien faire, rapporte Le Parisien.
Ce mercredi 4 novembre, il s’est rendu devant le conseil des prud’hommes de Bobigny avec son avocat, Me Marc Montagnier, afin de poursuivre son employeur, la SNCF, en justice.
Le cheminot demande une affectation à la gare de Lyon
« Nous avons tous connu un premier confinement. C’était dur. M. Touré, ça fait cinq ans qu’il le vit. Il est payé avec votre argent à rester chez lui, alors qu’il veut travailler« , a déclaré l’avocat du cheminot au journal Le Parisien.
Si la situation paraît surréaliste, elle est pourtant bel et bien réelle.insultes et des comportements racistes continus de la part de ses collègues, entre 2007 et 2010, le cheminot a été en arrêt maladie pendant quatre ans.
Les problèmes de Tiemokho Touré avec la SNCF remontent à 2007. Suite à desPuis, en 2012, il a trouvé un accord avec son employeur afin de ne pas porter l’affaire en justice.
« Je me suis engagé à ne pas aller en justice en échange d’une revalorisation de ma situation et d’un soutien pour que je puisse reprendre le travail.Mais ils n’ont pas tenu leur promesse », a déclaré M.
Touré au quotidien.La SNCF a quant à elle déclaré pour sa défense que « les agents ont été affectés provisoirement dans un autre service ».
La société ferroviaire aurait d’ailleurs reconnu le préjudice subi par M.Touré en 2009 et donné la somme de 45 000 euros en dédommagement.
L’avocate de la SNCF, Me Zoé Rival, indique aussi que « la SNCF n’a eu de cesse de lui faire des propositions pour reprendre le travail mais cela ne satisfait jamais M.Touré ».
M. Touré aurait demandé une affectation à la gare de Lyon comme contrôleur de train mais la SNCF a refusé indiquant qu’il s’agit des « postes les plus prestigieux et les plus demandés par les agents ».Pour justifier ce refus, la société ferroviaire indique aussi que M. Touré « risque de croiser de nouveau ses harceleurs de la gare d’Austerlitz ».
Le cheminot « souhaite être affecté comme contrôleur, pas à l’accueil des voyageurs.
Il a l’impression d’être un colis encombrant que l’on fait exploser pour s’en débarrasser », a déclaré son avocat, Me Marc Montagnier.En plus d’un poste de contrôleur, M.
Touré demande la somme de 180 000 euros à son employeur. « Sans tout cela, je devrais être cadre. Je ne lâche pas l’affaire », déclare-t-il pour se justifier.
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