La justice américaine a été saisie concernant le
travail d’enfants dans des mines de cobalt en République Démocratique du Congo.
Cinq grandes entreprises accusées
Les cinq entreprises spécialisées dans les technologies que sont Google, Microsoft, Apple, Dell et Tesla font l’objet d’une plainte fédérale, déposées aux États-Unis. Ce sont des parents qui en sont à l’origine : ils affirment que leurs enfants travaillaient dans des mines de cobalt en RDC et y ont été blessés, ou même tués.
L’International Rights Advocates, un groupe de défense des droits de l’homme, a déposé cette plainte devant le tribunal du district américain de Columbia, et ce au nom des familles congolaises. Ils accusent les cinq géants américains de « bénéficier et d’encourager sciemment l’usage cruel et brutal de jeunes enfants ».
Des conditions de travail difficiles
Dans la plainte, on découvre que les entreprises obligeraient les enfants à travailler de nombreuses heures d’affilée, et ce dès leur six ans. Des photos des blessures des enfants ont été fournies. Les parents et leurs enfants « régulièrement mutilés et tués », demandent des dommages et intérêts.
Le dossier accuse : « Les enfants qui extraient du cobalt pour les entreprises technologiques ne sont pas simplement contraints de travailler à plein temps, mais effectuent des travaux d’extraction extrêmement dangereux au détriment de leur éducation et de leur avenir. Ils sont régulièrement blessés et tués lors d’accidents tels que des effondrements de tunnels ».
Le cobalt est un minerai très important pour ces entreprises : il est essentiel pour le fonctionnement des batteries au lithium qui sont contenues notamment dans les smartphones, les véhicules et bien d’autres. Or, la grande majorité des ressources en cobalt se trouve en République Démocratique du Congo.
Le rapport d’Amnesty International en 2016
Ce n’est pas la première fois que ces groupes, et notamment Apple, sont accusés de recourir au travail d’enfants sous payés – c’est cependant la première fois qu’une plainte fédérale est déposée.
Déjà en 2016, Amnesty International avait publié un rapport basé sur de nombreux témoignages et qui accusait Samsung, Apple, Microsoft et Sony de faire travailler des enfants.
Ces derniers n’étaient pas équipés de protections adaptées et travaillaient parfois des journées complètes.Ce sont aussi les fournisseurs d’Apple notamment qui sont concernés : il est précisé qu’un fournisseur “n’exigera pas que les jeunes travailleurs fassent des heures supplémentaires ou effectuent du travail de nuit.”
À l’époque, un porte-parole d’Apple avait expliqué que l’entreprise luttait contre le travail des enfants, en publiant un rapport.
Pour le moment, aucune des entreprises visée par la plainte ne s’est encore exprimée.