Une école d’ingénieur toulousaine, pour simplifier la vie des soignants d’une clinique voisine, a inventé une astucieuse « poignée de coude ».
Le personnel de la clinique Pasteur de Toulouse est « tout à fait conquis par le système ».
Une « poignée de coude » pour faciliter la vie des soignants
Pour le personnel soignant, l’enfilage de la tenue est déjà fastidieuse. Entre les blouses, les surblouses, les charlottes, les visières… La tenue de combat pour un soignant en première ligne face au coronavirus est compliquée. Mais la question de changer de gant à chaque poignée de porte touchée, aurait encore plus compliqué la situation.
Désormais, la question ne se pose plus au service réanimation de la clinique Pasteur de Toulouse, du moins pour une porte pour le moment… Mais bientôt pour toutes !
Création d’une école d’ingénieur voisine
L’établissement est en train de tester une « poignée de coude », une pièce en plastique à ajouter aux poignées déjà existantes. Comme son nom l’indique, cette poignée permet d’ouvrir les portes et de les refermer avec son coude, sans la toucher avec ses doigts. La clinique a indiqué que le personnel était « tout à fait conquis par le système ».
Ce système innovant vient de l’école d’ingénieur voisine, l’Icam.point 218 |
Eric Loupiac, chef de projet au département services aux entreprises de l’école, raconte : « Au départ, la clinique nous a contactés pour concevoir des visières pour les soignants ».point 172 | Avec des étudiants volontaires et munis d’une attestation spéciale, les machines se sont remises en route et vendredi dernier, l’Icam a pu livrer 200 visières à la clinique.point 334 | 1
Une poignée accueillie « à bras ouverts » par le personnel soignant
Lors de discussion entre le personnel et l’école, l’idée de la fameuse poignée de coude a germé. Eric Loupiac a tenté un premier prototype, mais il était mal adapté au format des portes de la clinique et ce brouillon n’a pas fonctionné. « J’ai réfléchi toute une nuit, confie-t-il, et le lendemain j’ai proposé un deuxième prototype ».
Cette nouvelle poignée a été accueillie « à bras ouverts », au point que la clinique a commandé une trentaine de poignées de coude pour équiper son service réanimation. Les imprimantes 3D de l’Icam vont donc encore être occupé pendant plusieurs jours.
Les plans en open source sur le site de l’école
La clinique a aussi l’intention à plus long terme de d’équiper toutes ses portes de poignée de coude, soit un millier de dispositifs. Cette quantité industrielle ne pourra pas être réalisée par l’Icam, mais ce n’est pas dans les cordes de l’école d’ingénieur.
Erics Loupiac aurait pu déposer un brevet, mais voilà sa réponse : « Et surfer sur la misère qui s’abat sur la Terre entière ?, s’offusque-t-il. Des imprimantes 3D, il y en a partout, un tas de gens peuvent fabriquer des poignées de coude chez eux ». Il a donc mis les plans de son modèle en open source sur le site de l’Icam.
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