Début avril, le gouvernement annonçait le développement d’une application de traçage numérique appelée « StopCovid ».
L’objectif est que les utilisateurs soient alertés si ils ont été en contact avec un malade du covid-19.
Comment marchera l’application StopCovid?
L’application « StopCovid » devrait permettre à un utilisateur de savoir si il a été en contact avec un malade du Covid-19. Pour ce faire, l’app se basera sur le bluetooth. Cette technologie de communication permet, entre autre, de détecter d’autres smartphones à quelques mètres de distance.
L’application pourra créer une liste des smartphones détectés lors des déplacements de l’utilisateur.
Cette liste contiendra des identifiants numériques aléatoires qui seront stockés sur le téléphone pendant 14 jours (la période d’incubation moyenne).Ainsi quand un utilisateur déclarera via l’application qu’il est officiellement malade, l’app pourra signifier aux autres utilisateurs qu’ils ont été « en contact » avec un malade potentiellement contagieux.
L’identifiant devrait changer toutes les 15 minutes pour limiter les risques de suivi abusif.
L’application n’utilisera donc pas le GPS du téléphone pour géolocaliser les utilisateurs. Elle ne sera pas non plus en mesure d’affiché le nom de l’utilisateur atteint par la maladie. Elle devrait fonctionner sur tous les smartphones de type IOS (Apple) et Android (Google).
Pour l’heure l’État a annoncé que si l’app se concrétise, elle fonctionnera sur la base du volontariat. Aucune obligation d’utiliser « StopCovid » donc.
Les limites de l’application « StopCovid »
L’efficacité de l’application reste encore a démontrer car elle se heurte à plusieurs limites technologiques et opérationnelles.
Tout d’abord le protocole de communication Bluetooth n’est pas fait pour mesurer les distances. Une personnes pourrait donc être identifiée comme ayant été en contact avec un malade jusqu’à une quinzaine de mètres. Ce qui pourrait entraîner un grand nombre d’alertes non-fondées, notamment dans les transports en commun.
Il faudra aussi s’entendre avec les entreprises en charges des systèmes d’exploitation des smartphones, Apple (pour IOS) et Google (pour Android).
Les deux géants américains devront donner des autorisations dérogatoires à ce type d’application… Et ce n’est pas gagné.Par exemple, Apple et Google limitent l’utilisation des applications non-actives afin d’économiser de la batterie et de la mémoire vive sur les smartphones.
Si une application est non-utilisée activement depuis plusieurs minutes, elles sera automatiquement désactivée à moins d’une dérogation.Il y a également le problème de la sécurisation des données car même si Apple et Google souhaitent collaborer, ils souhaiteront garder la main sur ce point stratégique.
Les problèmes opérationnelles ne sont pas non plus à écarter. Même si l’on part du principe que l’application fonctionne il faudra qu’une majorité de la population l’utilise pour qu’elle est un réel impact. Et avec le principe de volontariat, ce n’est pas gagné. L’autre gros problème du gouvernement est que près de 20% de la population ne possède pas de smartphone.
Ensuite vient également le problème de la déclaration de qui est malade ou non.
Le gouvernement ne laissera probablement pas cette option à l’utilisateur seul pour éviter les abus. Il devra donc mettre en place une politique de test à grande échelle pour s’assurer que les utilisateurs soient vraiment porteur du virus.Et nommer une autorité médicale qui pourra par exemple fournir un code à rentrer dans l’application pour confirmer le statut de malade.
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