Gianni Infantino, le dirigeant actuel de la FIFA, devrait être réélu sans opposition pour un nouveau mandat de quatre ans lors du 73ème Congrès de l’instance mondiale du football à Kigali.
Les délégués des 211 fédérations membres n’auront qu’un choix limité : soit approuver sa réélection par acclamation, soit exprimer une désapprobation symbolique. Infantino a été propulsé à la tête de la FIFA en 2016, après une série de scandales qui ont secoué l’organisation. Depuis lors, il a initié de nombreuses réformes, notamment en matière de transferts de joueurs, de congé maternité pour les joueuses professionnelles et de protection des victimes de violences sexuelles. Il peut également se vanter d’un bilan financier solide, avec une augmentation significative des revenus et des réserves de la FIFA. Bien qu’il soit prévu que les statuts de l’organisation permettent trois mandats de quatre ans maximum, Infantino a déjà annoncé son intention de rester en poste jusqu’en 2031.
L’objectif de la FIFA est de rendre le football réellement mondial, car les clubs européens dominent les talents et les richesses du football.
Ainsi, la FIFA distribue les mêmes montants à des pays tels que Trinité-et-Tobago, Saint-Kitts-et-Nevis, les Bermudes et la Papouasie-Nouvelle-Guinée qu’au Brésil, chaque fédération disposant également d’une voix au Congrès.
En satisfaisant les 35 associations d’Amérique centrale, dont de nombreuses îles des Caraïbes, ou les 54 fédérations africaines, le président peut se permettre de froisser les puissantes nations européennes.
En effet, il avait envisagé une Coupe du monde biennale avant de renoncer à cette idée l’an dernier.De plus, lors du Mondial au Qatar, il avait interdit à certaines équipes de porter un brassard inclusif « One Love » pour affirmer leur engagement en faveur des droits des LGBT.
La fédération norvégienne est sur le point de faire entendre sa voix en soulevant la question de la « réparation en cas de violation des droits humains » liée aux compétitions de la Fifa lors du Congrès de jeudi, car l’organisation a refusé de compenser les familles des ouvriers décédés ou blessés sur les chantiers du tournoi qatari.
Bien que les Européens n’aient pas réussi à s’entendre sur une candidature commune, le projet d’Infantino de passer de 32 à 48 équipes pour la Coupe du monde masculine à partir de 2026 est déjà confirmé.
La Fifa a également décidé d’élargir le Mondial des clubs de sept équipes à une compétition quadriennale à 32 équipes à partir de l’été 2025, un projet cherchant à attirer les diffuseurs et à rivaliser avec la lucrative Ligue des champions de l’UEFA.Toutefois, cette initiative risque de creuser les fractures du football, car le Forum mondial des ligues a déjà dénoncé les « décisions unilatérales » de la Fifa, affirmant que le calendrier est « déjà surchargé » et menaçant la santé des joueurs, l’équilibre entre les clubs et l’économie des compétitions nationales.