La Préfecture de Dordogne a annoncé dans un communiqué le mercredi 4 mars la réouverture de l’abattoir Sobeval de Boulazac.
L’établissement était à l’arrêt, sur décision du ministère de l’Agriculture après la diffusion de la vidéo de l’association L214.
La Préfecture annonce une réouverture partielle de l’abattoir
L’abattoir Sobeval, à Boulazac en Dordogne, a été autorisé ce mercredi à reprendre partiellement ses activités après avoir été suspendu le 28 février.
En effet, l’association de défense des animaux L214 avait publié une enquête vidéo, jeudi 20 février, sur les pratiques d’abattage des veaux par la société Sobeval.
Les images, qui pointaient du doigt des saignées réalisées sans étourdissement, avaient conduit à la suspension de l’abattoir.
En effet, selon l’association L214, les images révélaient des infractions « multiples » aux règles de protection animale.
L214 dénonçait des « étourdissements réalisés en violation de la réglementation », avec la tête des veaux pas totalement immobilisée, donc des « tirs mal ajustés », des animaux blessés mais conscients, et des « contrôles de l’inconscience et de l’insensibilité des veaux quasi inexistants ».
Après avoir dénoncé un montage de la part de l’association, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a finalement annoncé vendredi 28 février « non pas la fermeture mais la suspension de cet abattoir, afin que toute la lumière soit faite pour que les gestionnaires de l’abattoir puissent proposer des mesures correctives le plus vite possible ».
« Dès que des mesures correctives seront proposées, cet abattoir pourra reprendre son fonctionnement » avait-il ajouté.
Une inspection diligentée par le ministère de l’Agriculture aurait également du être faite.
Elle « conditionnait notamment la reprise de l’abattage à la révision » de ses procédures, ainsi que « la formation des personnels habilités au respect de ces nouveaux modes opératoires et à la fiabilisation du niveau de surveillance interne ».
Cependant, on peut se demander si six jours ont suffi à former tout un personnel ? L214 dénonce un délai trop court :
“En 3 jours, il est impossible d’avoir pallié (les) défauts de structure et de formation du personnel au sein de cet abattoir. Il est scandaleux que la pression des syndicats et autres intérêts économiques privés passe avant le simple respect d’une réglementation qui pose des limites – pourtant minimales – aux souffrances endurées par les animaux”, a déclaré Brigitte Gothière, porte-parole de L214.
La Préfecture annonce une nouvelle évaluation de l’abattoir
La Préfecture de la Dordogne a révélé que ses services avaient donné une « évaluation favorable » aux « propositions d’amélioration du dispositif de maîtrise des conditions de l’abattage » présentées par la société, employant 450 salariés.
Selon elle, les opérateurs chargés « du respect des règles de protection animale » auraient reçu une formation, contenant des « instructions précises » sur la révision des modalités d’abattage.
Mardi 3 mars, un test aurait même permis de « vérifier que (…) l’abattage respectait pleinement la réglementation en matière de protection animale ».Dans deux semaines, une nouvelle évaluation devrait être menée.
Après une inspection du service vétérinaire, qui dépend de la Préfecture, qui « aura constaté que toutes les garanties sont apportées » pour l’abattage rituel, la levée complète de la suspension interviendra, conclut la Préfecture.
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