L’initiative est flamboyante, mais elle ne manque pas de soulever quelques questions.
C’est une campagne virale que Jerôme Jarre, influenceur, a conduit sur Internet. Sous le mot-dièse, #LoveArmyForRohingya, et via le visage de personnalités comme Mister V et Omar Sy, Jerôme Jarre a voulu sensibiliser à la condition des Rohingyas. Cette minorité musulmane de Birmanie est actuellement menacée d’une campagne d’épuration ethnique.
Au delà des dons de particuliers, l’initiative sollicitait notamment l’aide de grandes entreprises et des gouvernements. Et l’effort est réussi, la Love Army ayant récolté 1,5 millions de dollars en deux jours. Elle a même reçu le soutient du président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan.
Mais l’opération, voulue sans intermédiaires afin de distribuer directement les vivres aux populations, interroge.
Les ONG sur place depuis des années apprécient la mise en lumière de la situation des Rohingyas, mais tiennent à rappeler la complexité de la situation sur place et de la distribution des dons.
Françoise Sivignon, la présidente de Médecins du monde à notamment déclaré à Europe 1 se poser quelques questions : « J’y étais il y a un mois, la situation est très compliquée d’un point de vue sanitaire et organisationnelle.
On leur souhaite du succès, mais il va leur falloir trouver des professionnels de la distribution.
Je n’ai pas idée de la façon dont ils vont utiliser ces dons. »Cela n’entâche en rien la réussite de la Love Army qui, à l’heure des réseaux sociaux et de l’immédiateté des médias, à su mobiliser. Gageons qu’avec l’aide et l’expérience des ONG sur place, ils sauront pérenniser cet élan.