Le président du Sénat, Gérard Larcher a demandé le report de l’examen du
projet de loi par le Parlement, qui doit démarrer le 17 février, et désire attendre le résultat de la conférence de financement. Gérard Larcher espère que le gouvernement va temporiser en plein contexte de manifestation contre le projet de réforme des retraites.
L’âge pivot au coeur des tensions
Gérard Larcher a demandé « au gouvernement d’attendre les résultats de la conférence de financement avant de saisir le Parlement d’un projet de loi », dont l’examen est programmé à partir du 17 février à l’Assemblée nationale.
« L’équilibre financier est le gage de la confiance de nos concitoyens dans la pérennité du système » des retraites, a martelé Gérard Larcher devant l’Association des journalistes parlementaires, alors que l’introduction d’un âge pivot à 64 ans pour rétablir l’équilibre financier du système est au centre du jeu et de la contestation.
Gérard Larcher a également regretté la « faute originelle » du gouvernement, qui a décidé « de ne pas parler de l’âge légal » de départ à la retraite, que LR propose de reporter à 65 ans.
Les électeurs de droite « ne peuvent plus soutenir une réforme où il n’y a plus d’âge pivot, qui a oublié le paramètre de l’âge. Les masques sont tombés », a-t-il appuyé.
De son coté, le patron de la CFDT est vivement opposé à cette mesure, et a proposé une « conférence de financement » qui pourrait plancher dessus « jusqu’à fin juillet », soit plusieurs mois après le début de l’examen prévu au Parlement.
Une réforme vidée de son sens
« Il n’y a plus de réforme » des retraites, a estimé dimanche le président du Sénat, Gérard Larcher au lendemain du « compromis » proposé par le Premier ministre Edouard Philippe aux partenaires sociaux de retirer l’âge pivot de 64 ans.
« Aujourd’hui, après la décision dite de compromis, il n’y a plus de motif à la grève parce qu’il n’y a plus de réforme.
Il va nous rester une réforme à points qui n’est même pas universelle et une ignorance sur le financement », a dénoncé M.Larcher.
« Pourquoi les Français sont passés de l’adhésion il y a deux ans en demi au rejet ? Parce que le gouvernement et les négociateurs ont menti pendant deux ans, ils ont maquillé l’âge légal.
Ce pays a 100 milliards de déficit par an.
On voudrait nous faire croire que c’est une réforme de droite ? Non! », a souligné le président du Sénat.« Il n’est pas question que le Parlement puisse débattre sans une vraie étude d’impact. Est-ce qu’on peut sérieusement parler de 321 milliards, 14% du PIB, sans savoir la réalité des chiffres ? Il y a un minimum de respect du Parlement et à travers du Parlement de respect des Français », a souligné le président du Sénat.