Le gouvernement a annoncé que des chambres d’hôtel allaient être réquisitionnées pour loger les sans-abri durant le confinement.
Des solutions pour les sans-abri pendant le confinement ?
Comment respecter le confinement quand on est sans-abri ? Fin janvier, lors de la Nuit de la solidarité, 3 500 personnes sans domicile fixe avaient été recensées à Paris. Pour ces personnes sans aucune solution d’hébergement, comment se plier aux consignes gouvernementales ? De plus, de nombreuses associations ont fermé leurs centres d’accueil en raison de l’épidémie de coronavirus.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, avait proposé mardi de mettre à disposition des gymnases de la ville pour loger les sans-abri.
Mais cette solution semble inadaptée au contexte sanitaire actuel. Corinne Torre, cheffe de mission France à Médecins sans frontières explique à BFMTV : « On entend parler de beaucoup de gymnases, mais ce ne sont pas des conditions appropriées dans le cadre de cette épidémie.Si nous n’avons pas de salles d’isolation en cas de diagnostic positif, cela va être source de contamination générale« .
Des chambres d’hôtel réquisitionnées
Aujourd’hui, le gouvernement a annoncé avoir commencé à réquisitionner des chambres d’hôtel pour permettre aux sans-abri de se confiner eux aussi. « On privilégie notamment les chambres individuelles, les hôtels. On travaille beaucoup avec ces derniers pour libérer un maximum de chambres », a expliqué le ministre du Logement Julien Denormandie.
Depuis hier, mercredi 18 mars, des premières chambres d’hôtel ont été ouvertes à Paris. Le ministre assure que « plus de 170 » chambres d’hôtel seront proposées dans la capitale d’ici la fin de la semaine.
Julien Denormandie ajoute également que le gouvernement va également proposer des solutions spécifiques pour les sans-abri infectés par le Covid-19 mais dont l’état ne nécessite pas une hospitalisation. « Pour ces personnes-là nous ouvrons d’ores et déjà des centres dédiés ».
« Ce sont des personnes extrêmement vulnérables »
Mais malheureusement, rien que dans la capitale, ce sont plus de 3 500 personnes qui vivent dans la rue. Un chiffre bien supérieur aux chambres réquisitionnées.
Corinne Torre s’inquiète pour les sans-abri : « Moins de personnes pour les prendre en charge, difficulté d’accès à l’eau, à la nourriture, énumère Corinne Torre. La population est vraiment dans une situation extrêmement difficile (…) Ce sont des personnes extrêmement vulnérables. »
La cheffe de mission continue : « S’il y a des problèmes alimentaires, des problèmes d’accès aux soins, nous prenons le risque de démultiplier les contaminations, et d’avoir de plus en plus de morts ».
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