« Ça arrivait tous les week-ends, et pendant les camps, ce pouvait être quatre ou cinq enfants en une semaine« , expliquait l’ex-prêtre Bernard Preynat, mardi 14 janvier, lors du premier jour de son procès à Lyon.
Des confessions glaçantes de Bernard Preynat, ancien membre du clergé jugé pour des agressions pédophiles commises entre 1971 et 1991 alors qu’il officiait comme vicaire-aumônier scout à Sainte-Foy-Lès-Lyon dans le Rhone.
Ces horreurs ont également éclaboussé le cardinal de Lyon, Philippe Barbarin, qui a été condamné en mars 2019 à 6 mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé le prêtre à la justice.
Les aveux glaçants de Bernard Preynat
Bernard Preynat a aujourd’hui 74 ans, il s’explique en disant : “Pour moi, à l’époque je ne commettais pas d’agressions sexuelles mais des caresses, des câlins. Je me trompais. Ce qui me l’a fait comprendre, ce sont les accusations des victimes.”
Ses victimes étaient des scouts âgés de 7 à 15 ans. Les parents l’adoraient, les enfants aussi … L’ex-prêtre explique : “Je savais bien que ces gestes étaient interdits, des caresses que je n’aurais pas dû faire. D’ailleurs, c’était en cachette. Et cela m’apportait du plaisir sexuel forcément”.
Interrogé lors du procès, l’accusé parle de “quatre ou cinq enfants en une semaine”. “Cela fait presque un enfant par jour” relève Anne-Sophie Martinet.
L’avocate de l’une des victimes, Me Emmanuelle Haziza estime être “face au plus grand prédateur sexuel de la région lyonnaise. À la fois, il nie le caractère sexuel de ce qu’il a fait subir aux gamins, mais avoue avoir touché des centaines et des centaines d’enfants”.
Les victimes témoignent de l’horreur
Plusieurs victimes de Bernard Preynat ont déjà témoignées, mardi après-midi, d’autres victimes vont passer à la barre.
François Devaux, l’une des victimes du pédophile et cofondateur de l’association La Parole Libérée admet : “le moment que je vis là, au procès, c’est le plus dur que j’ai vécu depuis le début de l’affaire”.
Cet homme a parlé de “l’enfer” qu’il a fait vivre à ses parents (les seuls à avoir alerté les autorités ecclésiastiques sur les faits subis par leur fils), à toute sa famille, “la violence” qui l’habitait, son adolescence “très difficile, très compliquée”.
Et pour la première fois, il évoquera aussi sa tentative de suicide.
“Avant, je crois, j’étais un enfant lumineux. Après ça, j’ai vécu une vie très sombre (…) flirté avec des choses très dangereuses”.“Souffrance, colère… Quelle que soit la décision de ce procès, le préjudice, le traumatisme subi dans mon enfance continuera. Ma responsabilité, c’est que cela ne se reproduise plus”, relève celui qui, avec La Parole Libérée, est parvenu à faire comparaître l’archevêque de Lyon Philippe Barbarin devant la justice pour ses silences sur les actes de Bernard Preynat.
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