Olivia de Havilland, l’une des dernières stars de l’âge d’or d’Hollywood, est décédée à l’âge de 104 ans, cinq mois après le décès de
Kirk Douglas, à l’âge de 103 ans.
Une carrière cinématographique qui a duré plus de 50 ans
La carrière de Olivia De Havilland s’est étendue sur plus de 50 ans et près de 50 longs métrages, et elle était la dernière star survivante du film Autant en emporte le vent (1939). Ce film lui a valu l’une de ses cinq nominations aux Oscars.
Olivia De Havilland, qui vivait à Paris depuis 1960, a joué un rôle central dans la chute du système des studios d’Hollywood, en donnant aux acteurs de meilleurs contrats.
Au moment de sa mort, Olivia De Havilland était la plus ancienne actrice vivante à avoir remporté un Oscar. Elle est morte de causes naturelles dans sa maison de la capitale française, a déclaré son publiciste.
L’Académie des arts et des sciences du cinéma, qui accueille les Oscars, l’a qualifiée de « talent incommensurable », « une véritable légende de notre industrie », a déclaré l’Académie.
Olivia Mary de Havilland est née à Tokyo en 1916 et s’est rapidement installée en Californie avec sa famille.
Olivia De Havilland a joué le rôle de Melanie dans l’adaptation épique du roman de Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent. Elle a perdu l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle au profit de Hattie McDaniel, qui jouait le rôle de Mammy dans le film.
Mais elle a remporté l’Oscar de la meilleure actrice en 1946 pour son rôle dans À chacun son destin, puis un second pour L’Héritière en 1949.
Olivia De Havilland a également refusé le rôle de Blanche DuBois dans l’adaptation de Un tramway nommé Désir en 1951. Vivien Leigh a remporté un Oscar pour ce rôle.
Olivia De Havilland a continué à jouer jusqu’à la fin des années 1980, remportant un Golden Globe en 1986 pour Anastasia :Le Mystère d’Anna.
La loi De Havilland
Hors écran, elle s’est attaquée aux studios à une époque où ils avaient le contrôle total de leurs stars. Soutenue par la Screen Actors Guild, elle a poursuivi Warner Brothers en justice en 1943, lorsque celle-ci a ajouté du temps à son contrat initial comme pénalité pour avoir refusé des rôles.
La Cour suprême de Californie a statué en sa faveur dans ce qui est devenu la loi De Havilland, qui a desserré l’emprise des studios sur leurs acteurs.
On a beaucoup parlé de sa querelle avec sa soeur. Les deux femmes auraient eu une relation difficile dès leur enfance. Cette situation a été exacerbée par le fait qu’ils ont tous deux été nominés pour le prix de la meilleure actrice en 1942, avec la victoire de Joan Fontaine.
Olivia De Havilland aurait également été en colère à cause des commentaires de Joan Fontaine sur son nouveau mari, Marcus Goodrich, qu’elle a épousé en 1946. Et il y aurait également eu un désaccord sur le traitement médical de leur mère en 1975. Joan Fontaine est décédée en 2013.
Olivia De Havilland a été la première femme présidente du jury du Festival de Cannes
« Elle voudrait qu’on se souvienne d’elle avec joie, fierté, et en buvant une coupe de champagne ! » Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a rappelé à l’AFP qu’Olivia de Havilland avait été la première femme présidente du jury.
« Et à l’heure du questionnement de la place des femmes dans le cinéma et dans la société en général, il faut surtout se souvenir d’elle à travers la force qui fut la sienne lorsqu’elle attaqua le système des studios pour libérer les comédiennes de contrats qui les exploitaient« , a-t-il estimé, assurant que cette « reine d’Hollywood » avait démontré force et courage tout au long de sa carrière.
« Olivia de Havilland a passé une part de sa vie à faire oublier qu’elle était capable de jouer d’autres rôles que les jeunes dames mignonnes bien élevées. Total : 2 Oscars et la 1ère présidence féminine du jury du festival de Cannes + une brouille à vie avec Joan Fontaine, sa soeur », a aussi réagi sur Twitter l’ancien président du festival Gilles Jacob.
Nicolas Sarkozy lui avait remis la Légion d’honneur en 2010.
« Elle était belle, elle était chic, elle était fière d’avoir fait une grande carrière et d’avoir appartenu à un monde qui n’existe plus. Elle était américaine et elle préférait la France », a salué auprès de l’AFP Frédéric Mitterrand.
À lire aussi :
« Autant en emporte le vent » retiré de la plateforme HBO Max car jugé raciste