L’évaluation des enseignants par les étudiants, qui est une pratique courante dans les pays anglo-saxons et les grandes écoles, est devenue une petite révolution dans les universités françaises car elle est maintenant implantée de manière permanente.
Bénédicte Miyamoto, maître de conférences à l’université Sorbonne-Nouvelle à Paris, partage son expérience sur l’évaluation des enseignements par les étudiants (EEE).
Elle admet avoir ressenti une certaine appréhension en janvier dernier lorsqu’elle a découvert les résultats de l’évaluation de son cours de civilisation britannique donné au premier semestre.Cependant, elle précise que les évaluations provenaient des étudiants de première année de licence et non d’un supérieur hiérarchique.
Les étudiants ont été invités à répondre à des questions en ligne, de manière anonyme, concernant les méthodes et supports pédagogiques utilisés, le rythme du cours ainsi que l’adaptation de la charge de travail.Ces EEE, expérimentées depuis deux ans à la Sorbonne-Nouvelle, permettent aux enseignants de recueillir des retours précieux sur leurs cours et de mieux comprendre les attentes des étudiants.
Même avec des années d’expérience et une réflexion approfondie sur sa pédagogie, l’enseignante-chercheuse reconnaît qu’il est difficile de se fier uniquement à son ressenti concernant l’attention et la participation des étudiants ainsi que leurs résultats aux examens pour comprendre comment son cours a été perçu et assimilé.
Les EEE offrent donc une précieuse opportunité d’obtenir des retours constructifs pour améliorer sa pédagogie.
En effet, ces évaluations permettent aux enseignants de recueillir des données quantitatives et qualitatives sur leur enseignement, ce qui leur permet d’adapter leur méthode d’enseignement en fonction des attentes des étudiants et de leurs besoins.Ainsi, les EEE sont un outil précieux pour favoriser l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement et l’accompagnement des étudiants tout au long de leur parcours universitaire.
L’université Sorbonne-Nouvelle ne compte pour l’instant qu’une cinquantaine d’enseignants volontaires pour son expérimentation d’évaluation des enseignements par les étudiants (EEE), avec environ 150 cours évalués, de la licence au master.
Cependant, Elsa Pic, la vice-présidente de l’université en charge du numérique et de la formation, espère que cette pratique deviendra obligatoire pour tous les cours au moins une fois tous les cinq ans.
De plus, elle espère que les enseignants qui auront goûté à l’EEE continueront à proposer régulièrement cette évaluation à leurs étudiants.