Dans le Nord, Marie Cau a remporté des élections dans sa commune de Tilloy-lez-Marchiennes pour devenir le premier maire ouvertement
transgenre du pays.
Marie Cau élue maire de Tilloy-lez-Marchiennes
Le conseil municipal de Tilloy-lez-Marchiennes, dans le nord-est de la France, a choisi Marie Cau comme nouveau maire samedi. Cette femme de 55 ans s’est présentée aux élections sur la base d’un programme de durabilité écologique et de développement de l’économie locale.
Lors du scrutin du 15 mars, les candidats de sa liste avaient obtenu entre 63,5 et 73,1 % des suffrages, le taux de participation s’établissant à 67,9 %.
S’adressant à l’agence de presse AFP, Marie Cau a déclaré qu’elle n’était « pas une militante » et qu’elle souhaitait se concentrer sur la politique municipale :
« Justement, les gens ne m’ont pas élue parce que j’étais transgenre ou contre, ils ont élu un programme. C’est ça qui est intéressant : quand les choses deviennent normales, qu’on n’est pas montré du doigt »
« Complètement femme depuis environ cinq ans », après une transition « progressive » pendant une quinzaine d’années, Marie Cau n’a « pas encore changé d’état civil » mais entend le faire prochainement, « pour éviter les tracasseries administratives ».
« Je n’ai pas eu à changer de prénom car Marie est mon troisième prénom de naissance et je l’utilise couramment depuis deux ans, comme le Code civil m’y autorise », explique-t-elle.
Pas de préjugés à Tilloy-lez-Marchiennes
Les habitants de Tilloy-lez-Marchiennes – une commune de moins de 600 habitants à la frontière belge – ont voté aux élections municipales de mars. Ils ont élu tous les conseillers de la liste « Décider ensemble », parmi lesquels Marie Cau. Samedi, ces conseillers ont voté à la quasi-unanimité pour faire d’elle la nouvelle maire de la ville.
Les habitants de Tilloy-lez-Marchiennes, sont très fiers de leur nouvelle maire :
« C’est très bien, on avance, pas de préjugés à Tilloy« , déclare l’une d’entre eux. « Pourtant, c’est la campagne, c’est très rural. »
Stéphanie Nicot, co-fondatrice de l’Association nationale des transgenres de France, a déclaré que cette élection montrait que « nos concitoyens sont de plus en plus progressistes », votant « en considérant la valeur des individus, indépendamment de leur identité de genre ».
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