Le gérant d’une supérette Vival s’est fait vandaliser sa devanture à Nîmes.
Ce jeudi, le commerçant avait installé une pancarte à l’entrée du magasin sur laquelle était écrit : « A compter de ce jour, toute personne voilée ne sera plus autorisée à rentrer dans le magasin », a rapporté le journal Midi Libre. Cette affiche a fait le tour des réseaux sociaux.
La supérette située dans le quartier de la Croix de Fer à Nîmes a été vandalisée dans la nuit de jeudi à vendredi et n’a pas rouvert ses portes ce vendredi 30 octobre, a indiqué France Bleu Nîmes.
#Vival à Nîmes une supérette du @Groupe_Casino se permet de imposer ses propres lois #islamophobes @LeMediaTV @Mediapart pic.twitter.com/LD3zW66TDm
ADVERTISEMENT — Ricardo Parreira (@RicardParreir) October 30, 2020
Le groupe Casino a fait retirer l’affiche du Vival
Ce jeudi 29 octobre, le groupe Casino, propriétaire de Vival, a réagi sur Twitter suite à cet incident : « Nous avons fait retirer cette affiche hier en début de soirée, dès que nous en avons eu connaissance. Nous la condamnons avec la plus grande fermeté. Il s’agit d’une initiative personnelle, qui va à l’encontre des valeurs de l’enseigne ».
Bonjour à vous.
Nous avons fait retirer cette affiche hier en début de soirée, dès que nous en avons eu connaissance. Nous la condamnons avec la plus grande fermeté. Il s’agit d’une initiative personnelle, qui va à l’encontre des valeurs de l’enseigne.ADVERTISEMENT — Groupe Casino (@Groupe_Casino) October 30, 2020
La directrice de communication du groupe a aussi déclaré auprès de France Bleu Lozère : « La position du groupe est très claire : on ne saurait évidemment pas tolérer de tels propos. On les condamne fermement. Cet acte va vraiment à l’encontre de nos valeurs. On a pour vocation de répondre aux attentes de tous nos clients, dans le respect de la loi qui garantit le libre accès ».
Casino va également « étudier toutes les suites à prendre, tant sur les suites juridiques que commerciales » pour cette affaire.
Plusieurs enquêtes sont ouvertes
Une enquête a été ouverte par le parquet pour refus illicite de vente et discrimination, a rapporté Midi Libre. Une autre enquête serait également en cours concernant les menaces dont seraient victime le gérant de la supérette sur les réseaux sociaux.
Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du Culte musulman (CFCM) et président de l’Observatoire de Lutte contre l’Islamophobie, a déclaré à Midi Libre qu’une plainte pénale serait déposée auprès du procureur de la République de Nîmes. Après la diffusion de cette affiche discriminante dans la supérette, il craint des débordements près du commerce.
« Ce n’est pas aux gens de se faire justice eux-mêmes face à ce message dont le contenu est discriminant. C’est à la justice de faire son travail et de superviser une enquête. On ne peut permettre que des gens fassent l’amalgame entre terroristes et musulmans et soient ainsi stigmatisés », a-t-il indiqué, tout en précisant qu’il comprenait les vives émotions engendrées par les derniers attentats.
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