Netflix a fait le choix d’une affiche qui faisait la promotion de la « sexualisation » de jeunes filles.
L’affiche inappropriée pour la promotion du film « Mignonnes »
Pour sa campagne de marketing promouvant la sortie du film, Netflix a publié une affiche du film qui montrait les jeunes filles du film dans des poses de danse suggestives.
Cela a conduit à une pétition de Change.
org pour retirer le film de Netflix, qualifiant le film de « dégoûtant car il sexualise un enfant de onze ans pour le plaisir des pédophiles et influence aussi négativement nos enfants ». La pétition compte actuellement plus de 49 000 signatures, et dépassera bientôt les 50 000.« Il n’y a pas besoin de ce genre de contenu dans cette tranche d’âge, surtout quand le trafic sexuel et la pédophilie sont si répandus », peut-on lire dans la pétition.
Comment une « simple » #affiche peut conditionner un film. Personne chez @netflix ne s’est dit que ce n’était peut-être pas pertinent ? #cuties . Le film #Mignonnes aborde le sujet de la féminité & oui de l’hypersexualisation, mais ne le glorifie pas. Toute chose à son importance.. pic.twitter.com/pnu0jCRMVN
ADVERTISEMENT — CinéCactus (@cine_cactus) August 20, 2020
« Mignonnes » a été écrit et réalisé par Maïmouna Doucouré, qui a remporté cette année le prix de la réalisation dramatique du cinéma mondial au festival de Sundance.
C’est le premier long métrage de Maïmouna Doucouré.Le film suit une jeune fille de onze ans issue d’une famille traditionnelle sénégalaise musulmane qui rejoint un groupe de danseuses de son âge à l’école, toutes obsédées par leur apparence, en postant des images d’elles-mêmes sur les réseaux sociaux.
Elles appellent leur groupe de danse « Mignonnes ».
Ok so the Netflix Cuties movie.
I did some research and the director is a French Senegalese Black woman who is pulls from her own experiences as an immigrant and comments on the hyper-sexualization of preadolescent girls.
ADVERTISEMENT But look at the original poster vs the Netflix one pic.twitter.com/JVbaa5iueG
— ?•°{Miggs…?} (@miggsboson) August 20, 2020
Netflix s’est excusé pour l’affiche inappropriée du film
Netflix a publié une déclaration présentant ses excuses pour « l’affiche inappropriée » utilisée pour le film français « Mignonnes » réalisé par Maïmouna Doucouré. « Ce n’était pas correct, ni représentatif de ce film français qui a remporté un prix à Sundance », a poursuivi la plateforme de streaming.
Suite à ce tollé, Netflix a également modifié le synopsis du film, qui a été lu pour la première fois : « Amy, 11 ans, est fascinée par une équipe de danseuses qui se déhanchent.
Espérant les rejoindre, elle commence à explorer sa féminité, défiant les traditions de sa famille ».
Elle a maintenant été changée en : « Amy, 11 ans, commence à se rebeller contre les traditions de sa famille conservatrice quand elle devient fascinée par une équipe de danse libre.»
We’re deeply sorry for the inappropriate artwork that we used for Mignonnes/Cuties. It was not OK, nor was it representative of this French film which won an award at Sundance. We’ve now updated the pictures and description.
ADVERTISEMENT — Netflix (@netflix) August 20, 2020
Le choix de l’affiche de Netflix semble déformer grossièrement le film, car l’affiche française de « Mignonnes », qui est sortie en salle le 19 août en France, montre au contraire le même groupe de filles qui semblent s’amuser en portant des sacs de courses.
Rappelons donc l’évidence.#Mignonnes n’est pas un film qui sexualise les enfants, mais un film sur leur sexualisation.
Et à priori, si ce que vous en avez vu vous interroge ou vous choque, le film est susceptible de vous intéresser.#Cuties #Netflix
ADVERTISEMENT — Simon Riaux (@SimRiaux) August 20, 2020
Dans un article sur le film écrit par Screendaily, Maïmouna Doucouré explique ce qui l’a inspirée pour écrire cette histoire.
Elle a eu l’idée de son film après avoir visité un concours de talents amateurs.« Il y avait ces filles sur scène, habillées de façon très sexy, dans des vêtements courts et transparents.
Elles dansaient d’une manière très sexuellement suggestive », se souvient Maïmouna Doucouré. « Je me suis demandé si ces jeunes filles comprenaient ce qu’elles faisaient ».Au cours de ses recherches, elle a remarqué à quel point les jeunes filles sont exposées sur les médias sociaux.
« Aujourd’hui, plus une femme est sexy et objectivée, plus elle a de la valeur aux yeux des médias sociaux. Et quand on a 11 ans, on ne comprend pas vraiment tous ces mécanismes, mais on a tendance à imiter, à faire la même chose que les autres pour obtenir un résultat similaire », explique Mme Doucouré.« Je pense qu’il est urgent que nous en parlions, qu’un débat ait lieu sur le sujet ».
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