Une semaine après la tenue plus que contestée du scrutin du premier tour des élections municipales, plusieurs personnes mobilisées pour tenir les bureaux de vote témoignent être malades du Covid-19.
Des personnes en charge d’un bureau de vote contaminées par le coronavirus
Paul Hatte, président d’un lieu de vote dans le XVIIe arrondissement de Paris, indique avoir tous les symptômes du Covid-19 depuis jeudi. «Je n’ai pas été testé mais j’ai perdu l’odorat et le goût, qui sont généralement les premiers manifestations du coronavirus. Cela ne laisse pas de doute», juge-t-il.
«J’ai les mains complètement abimées à force de les avoir nettoyées dimanche», raconte Paul Hatte en précisant qu’il a vu passer «606 électeurs» dans son bureau de vote.
Président de bureau de vote dimanche dernier & diagnostiqué covid+ aujourd’hui, je lance un cri d’alarme : pourquoi nous a-t-on fait voter ?? Combien de présidents de bureau dans mon cas ?? Quel responsable nous a fait foncer tête baissée vers le virus ?? pic.twitter.com/q4FIgihbsI
ADVERTISEMENT — Paul Hatte (@Paul_Hatte) March 22, 2020
«Je ne sais pas si j’ai été contaminé pendant le vote. J’étais déjà peut-être porteur dimanche et j’ai potentiellement transmis le virus», s’inquiète Romaric Moyon, président d’un bureau de vote à Melun et qui a fait voter 252 personnes. Il a commencé à éprouver les symptômes le mercredi d’après.
Des cas devraient se déclarer dans les jours qui suivent
Ces déclarations et la temporalité de l’apparition des symptômes du Covid-19 chez ces personnes, qui arrivent moins d’une semaine après la tenue des élections, coïncident en tout cas avec la durée d’incubation du virus, qui serait de 5 jours en moyenne selon l’Institut Pasteur.
Les mairies de Billom (Puy-de-Dôme), Montmagny et Franconville (Val d’Oise) ont, elles, choisi d’alerter leurs habitants par des messages publiés sur Facebook. Elles recommandent aux personnes qui ont fréquenté les bureaux de vote concernés par des cas de coronavirus de surveiller leur état de santé.
Autre exemple, une élue qui s’est volontairement portée assesseure à Billom, dans le Puy-de-Dôme, une vile de 4 700 habitants, a été testée positive au Covid-19 et hospitalisée. « C’est une personne à risque qui a été contaminée.
Elle est à l’isolement au CHU Gabriel-Montpied et devrait y rester pendant dix jours. J’ai eu des nouvelles, elle n’a pas trop de fièvre », témoigne, auprès de France 3, le maire de la ville Jean-Michel Charlat.
A Montmagny, dans le Val-d’Oise, trois assesseurs dans trois bureaux différents seraient aussi contaminés par le Covid-19, a fait savoir la mairie. Dans un post Facebook, la ville invite ses administrés s’étant rendus dans les trois bureaux de vote en question à « vérifier régulièrement leur température ».
« Nous venons d’être informés que trois cas de coronavirus ont été détectés parmi les assesseurs des récentes élections municipales », a publié le compte Facebook de la ville.
Aujourd’hui, beaucoup regrettent le maintien du processus électoral : «combien de gens qui ont tenu des bureaux vont-ils être malades ? Est-ce que ca valait le coup ?», formule Paul Hatte.
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