Deux policiers présents à la manifestation contre la loi Sécurité globale, racontent les violences des manifestants.
Ce samedi 28 novembre, plusieurs personnes ont manifesté dans les rues contre loi « Sécurité globale ». Plusieurs débordements ont eu lieu et 98 policiers et gendarmes ont été blessés, a déclaré Gérald Darmanin. Sur BFMTV, deux policiers présents à la manifestation ont témoigné de la violence verbale et physique au sein du cortège de manifestants.
Une manifestation qui s’est transformée en « guérilla urbaine »
« Les gens crachaient leur haine envers nous. ‘Police suicidez-vous, police suicidez-vous' », a déclaré un des CRS présent à la manifestation ce samedi. « Nous qui étions applaudis un ou deux mois après les attentats, on a le sentiment de haine là, c’est compliqué à gérer, c’est dur », a-t-il confié.
Ce samedi, plusieurs policiers ont été la cible de violences. Sur des images filmées par la foule on peut notamment voir un agent seul face à des manifestants hostiles après la fin de la manifestation. Celui-ci se retrouve roué de coups et tombe à terre à plusieurs reprises.
Sur BFMTV, un CRS montre une autre vidéo filmée en marge de la manifestation. On peut y voir un engin explosif lancé sur un trottoir à côté des forces de l’ordre : « il a explosé au niveau du pied du collègue. Je vous le dis c’est vraiment devenue une guérilla urbaine« , déclare-t-il.
81 personnes ont été interpellées lors de ces manifestations
« On avait des personnes qui étaient là pour défoncer du flic », a indiqué un gardien de la paix sur BFMTV. « Ils avaient des cocktails molotov, ils avaient des pavés, ils avaient toutes sortes de projectiles qui peuvent être létaux. On ne pouvait pas interpeller c’était beaucoup trop hostile », a-t-il ajouté.
« On nous a envoyé dans la cage aux lions pour se faire bouffer », a-t-il ajouté. Ce samedi, Frédéric Lagache, délégué général du syndicat de police Alliance, jugeait que le niveau de sécurisation de la manifestation parisienne était « irresponsable » « pour la sécurité des manifestants et pour celle des policiers ».
Les manifestations contre la loi Sécurité globale de ce samedi ont donné lieu à 81 interpellations, selon les données du ministère de l’Intérieur.point 239 |
À Paris, 29 personnes ont été placées en garde à vue (26 majeurs et 3 mineurs).point 71 | Parmi elles, « 14 ont donné lieu à des déferrements » devant la justice « dont 3 en comparution directe; 2 ont fait l’objet d’un rappel à la loi et 10 ont donné lieu à un classement sans suite », a indiqué le parquet de Paris à l’AFP.point 300 | 1
Un photographe a été blessé lors de la manifestation à Paris
Lors de la manifestation parisienne, un photographe syrien indépendant, Ameer al-Halbi, 24 ans, a été sérieusement blessé au visage. Ce dimanche, l’AFP et Polka Magazine pour lesquels travaille le photographe, ont dénoncé ces violences et l’AFP a demandé l’ouverture d’une enquête de police.
D’après une source policière, une enquête « administrative interne » a été ouverte ce dimanche afin de savoir comment le photographe a été blessé.
Une enquête « administrative interne » a été ouverte par la police pour établir les circonstances dans lesquelles un collaborateur de l’#AFP a été blessé hier à Paris lors de la manifestation contre le texte de loi « sécurité globale » et les violences policières pic.twitter.com/BrbCq9wjUv
ADVERTISEMENT — Agence France-Presse (@afpfr) November 29, 2020
D’après la police, deux manifestants qui ont fait un signalement auprès de l’IGPN ont été blessés en province.
Selon le ministère de l’Intérieur, ces manifestations contre la loi Sécurité globale ont rassemblé 133 000 personnes (dont 46 000 à Paris). Selon les organisateurs, ils étaient 500 000 manifestants (dont 200 000 à Paris).
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