Bruxelles met en garde la France contre la liberté de la presse.
La loi entend pénaliser la diffusion de photographies de policiers en service
Les journalistes français et les défenseurs de la liberté de la presse ont protesté contre le projet de loi, qui limiterait le droit de filmer ou de photographier les policiers en service.
D’importantes organisations de défense des droits de l’homme ainsi que des militants ont fait part de leurs préoccupations concernant une loi dite de « sécurité globale », affirmant que les libertés civiles et la liberté de la presse pourraient être compromises à terme.
Le projet de loi a été adopté par les députés en première lecture vendredi, et il y aura une deuxième lecture mardi. Il sera ensuite soumis au Sénat pour un débat plus approfondi avant d’être promulgué.
Une des clauses criminaliserait la publication d’images de policiers « dans l’intention de nuire à leur intégrité physique ou mentale ». Selon la loi, les contrevenants seraient passibles d’une peine d’un an de prison et d’une amende maximale de 45 000 euros
La Commission européenne se range du coté des journalistes
La Commission européenne a répondu lundi à une question sur le projet de loi française sur la sécurité en avertissant que les médias d’information doivent pouvoir « travailler librement ».
« La Commission s’abstient de commenter des projets de loi, mais il va sans dire qu’en période de crise, il est plus important que jamais que les journalistes puissent faire leur travail librement et en toute sécurité », a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’exécutif européen, Christian Wigand.
« Comme toujours, la Commission se réserve le droit d’examiner la législation finale afin de vérifier sa conformité avec le droit de l’UE », a-t-il ajouté.
« Lors de l’élaboration de leur législation en matière de sécurité, les États membres doivent respecter le principe de proportionnalité et trouver le juste équilibre entre la garantie de la sécurité publique et la protection des droits et des libertés des citoyens, y compris la liberté d’expression, la liberté des médias, la liberté d’association, le droit au respect de la vie privée et l’accès à l’information », a rappelé le porte-parole.
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