Les forces de sécurité libanaises ont tiré jeudi dernier du gaz lacrymogène pour disperser des dizaines de manifestants anti-gouvernementaux furieux d’une explosion cataclysmique largement considérée comme l’expression la plus choquante à ce jour de l’incompétence de leur gouvernement.
La police a lancé du gaz lacrymogène sur les manifestants anti-gouvernementaux
Les échauffourées dans le centre de Beyrouth ont eu lieu dans une rue ravagée menant au parlement, les débris de l’explosion de mardi jonchant encore toute la zone.
Les manifestants ont déclenché un incendie, vandalisé des magasins et lancé des pierres sur les forces de sécurité, selon l’agence de presse nationale gérée par l’État.
La police a répondu avec du gaz lacrymogène pour disperser la petite foule, mais clairement furieuse, blessant certains manifestants.
Les militants ont appelé à une grande manifestation anti-gouvernementale samedi – un événement qu’ils ont intitulé « pendez-les à la potence ».
Elle s’ajoute aux griefs d’un mouvement de protestation qui a émergé en octobre pour exiger le retrait d’une classe politique jugée inepte et corrompue.
L’explosion de Beyrouth souligne l’incompétence du gouvernement
L’explosion de mardi a tué près de 150 personnes, blessé au moins 5.000 autres et détruit des quartiers entiers de la capitale.
Les autorités libanaises ont déclaré qu’elle avait été déclenchée par un incendie qui a enflammé 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées par négligence dans un entrepôt du port de Beyrouth depuis 2013.
Cela a soulevé des questions quant à la manière dont une cargaison aussi énorme de substance hautement explosive a pu être laissée sans protection pendant si longtemps.
L’explosion est survenue alors que le Liban était déjà plongé dans la pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990.
Les échauffourées de jeudi ont éclaté lorsque l’ambassadeur du Liban en Jordanie a démissionné, déclarant que la « négligence totale » des autorités du pays signalait la nécessité d’un changement de direction.
C’est la deuxième démission de ce type depuis l’explosion de mardi, après que le législateur Marwan Hamadeh ait également démissionné mercredi.
À lire aussi :
Liban : Un couple célébrait leur mariage au moment de l’explosion à Beyrouth