Alors que débute la saison des récoltes, les agriculteurs ont besoin de main-d’œuvre.
Mais avec la crise sanitaire actuelle liée au coronavirus, de nombreux Français sont au chômage partiel. Le gouvernement a donc décidé de leur venir en aide. Les personnes qui se porteront volontaires pour aider les agriculteurs pourront garder leur avantage du chômage partiel et le cumuler avec le salaire de leur travail dans la filière agricole.
Le ministre de l’Agriculture avait lancé un appel ce début de semaine pour trouver des volontaires qui se rendent «dans les champs» et aident les agriculteurs dans la récolte des fruits.
Les volontaires devront avoir l’autorisation de leur employeur initial
Les ministères du Travail et de l’Agriculture ont précisé dans un communiqué qu’il y avait toutefois une condition pour que les volontaires puissent cumuler le chômage partiel et un salaire.
Il faudra que l’employeur initial «donne son accord pour respecter un délai de prévenance de 7 jours avant la reprise du travail».
L’employeur de la filière agricole qui embauche un salarié en chômage partiel devra également pouvoir le libérer dans un délai de sept joursLes salariés en chômage partiel ne sont pas les seuls à pouvoir bénéficier de ce dispositif. Tous les travailleurs indépendants, micro-entrepreneurs, professions libérales et tous les bénéficiaires du fonds de solidarité pour les très petites entreprises, pourront cumuler l’aide de 1500 euros prévue par le gouvernement avec le salaire de leur travail agricole.
La filière agricole a besoin de 210 000 volontaires sur les 3 prochains mois
La filière agricole a besoin de ces volontaires urgemment. La FNSEA, principal syndicat patronal du secteur agricole, a indiqué qu’il y avait un besoin urgent de main-d’œuvre d’environ 210 000 travailleurs pour venir en aide aux agriculteurs sur les trois prochains mois. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a déclaré sur France Inter mardi soir : «On a besoin de 50 000 personnes en mars, 80 000 en avril et 80 000 en mai».
Elle encourage également tous les volontaires qui veulent apporter leur aide aux agriculteurs à s’inscrire sur le site en lien avec Pôle emploi et l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa).
Les employeurs privilégieront les volontaires à proximité
Selon Jérôme Volle, viticulteur en Ardèche et président de la commission emploi à la FNSEA, a indiqué qu’il y avait 24 000 volontaires inscrits sur le site de l’initiative, «des bras pour ton assiette», qui ont rempli leur profil en précisant leurs disponibilités et leur zone géographique. Il y a également 16 000 autres personnes qui ont commencé a remplir les informations sans avoir terminer et seront recontactées.
Jérôme Volle a déclaré : «L’idée, avec le Covid-19, c’est de trouver des gens à proximité, d’éviter les déplacements. On essaie de privilégier des employeurs du même territoire que les personnes qui se sont inscrites», sachant qu’il y a des volontaires provenant des quatre coins de la France.
Il a précisé également qu’il y avait des volontaires provenant «du monde rural» mais aussi des candidats «qui sont venus dans leur résidence secondaire ou chez des amis, et aussi des gens dans le périurbain».
Cependant, les volontaires doivent bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’un passe-temps pour les Français confinés qui s’ennuient, il s’agit d’un vrai travail.
Jérôme Volle prévient : «On comprend que certains ont envie d’aller à la campagne ou d’aller travailler dans l’agriculture, parce qu’étant confiné, ça permet de se dégourdir. Nous, on rappelle qu’on est dans une activité professionnelle, économique et que les gens qui s’inscrivent doivent prendre cela en considération».
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