Le secrétaire nationale du SNES-FSU, Frédérique Rolet, déclare « On a l’impression que toute forme de critique est interdite ».
Des propos qui font suite à une fiche du ministère invitant les enseignants à signaler les « propos manifestement inacceptables » des élèves.
Une fiche invitant à signaler les propos des élèves
C’est via un document nommé « Écouter la parole des élèves en retour de confinement COVID 19 » que le Ministère demande aux enseignants de « rapporter aux autorités de l’école » les « propos manifestement inacceptables » des élèves.
« Des enfants peuvent tenir des propos manifestement inacceptables, peut-on lire dans ce texte de trois pages.point 99 | La référence à l’autorité de l’Etat pour permettre la protection de chaque citoyen doit alors être évoquée, sans entrer en discussion polémique.point 236 |
ADVERTISEMENT Les parents seront alertés et reçus par l’enseignant, le cas échéant accompagné d’un collègue, et la situation rapportée aux autorités de l’école » peut-on lire dans la fiche.point 166 | point 166 | 1
Le document du ministère de l’éducation inquiète autant qu’il fait peur. Un grand nombre de professeur craignent que la liberté d’expression des élèves ne soit remise en cause pour faire taire les critiques du gouvernement.
« On nous demande de ne pas remettre en cause la gestion de la crise » a déclaré Francette Popineau, secrétaire du syndicat du premier syndicat du primaire.
Sur Twitter, certains s’étonnent aussi que les formulations utilisées soient similaires à une fiche publiée après les attentats terroristes de Charlie Hebdo. Francette Popineau s’interroge sur l’utilisation de textes similaire pour un attentat et pour une crise sanitaire. « On ne peut pas comparer la situation sanitaire actuelle avec une situation terroriste » a-t-elle déclaré.
Non mais attendez j’hallucine. Je jure d’avoir déjà lu ce même paragraphe quelque part.
Ne me dîtes pas qu’ils l’ont fait. Ne me dîtes pas qu’ils ont écrit mot pour mot la même chose pour le coronavirus et pour les attentats…
ADVERTISEMENT Vérification : si si Ils l’ont fait https://t.co/ZbI6oeMnIF pic.twitter.com/N9wZNEtV6b
— Rachid l’instit (@rachidowsky13) May 10, 2020
Même son de cloche du côté de Frédérique Rolet, secrétaire nationale d’un syndicat des enseignants de second degré. Elle déclare que ces fiches « posent problème idéologiquement ». Elle continue en affirmant avoir « l’impression que toute forme de critique est interdite »
Le Ministère se défend
Le Ministère de l’éducation nationale a souhaité apporter des précisions concernant les « propos inacceptables » qui englobent « des propos haineux en direction d’une personne ou d’un groupe », « manifestant le refus des gestes barrières et le souhait de s’en affranchir », « exprimant une indifférence à la situation, un mépris des deuils », ou encore « relayant des théories complotistes ».point 409 |
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L’Éducation nationale précise également que la plateforme Eduscol, où la fiche est disponible, a pour but de proposer « des moyens de répondre en tant qu’enseignant » face aux dérives. Le Ministère rappelle également que ces fiches ne sont pas « réglementaires ». Frédérique Rolet précise que ces documents « ne peuvent pas contrevenir à la liberté pédagogique des enseignants ».
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