Avec le confinement annoncé lundi soir par le président de la République, beaucoup de parisiens ont choisi de fuir la capitale et d’aller s’isoler dans leur résidence secondaire.
Une arrivée en masse qui provoque chez les habitants sur place l‘inquiétude et de la colère.
« Un accueil glacial » de la part des locaux
L’exode des parisiens vers leurs résidences secondaires n’est pas du goût de tout le monde. Les populations locales s’inquiètent des répercussions sanitaires.
Dans l’ouest de la France, par exemple, l’accueil des fuyants n’est pas vraiment des plus chaleureux. Dans le Morbihan, à Belle-Île-en-Mer par exemple, les habitants appréhendent l’arrivée massive des résidents secondaires alors qu’aucun cas n’a encore été déclaré chez eux.
« Il serait dommage que cet afflux de visiteurs aggrave la situation plutôt bien contenue jusqu’ici dans le territoire », s’inquiète ainsi un médecin de ville dans les colonnes du journal local. « Il y a clairement un risque de saturation de notre hôpital local« , souligne aussi Thibault Grollemund, nouveau maire de Palais et président du conseil de surveillance de l’hôpital de Belle-Ile.
Une parisienne raconte son arrivée : « L’accueil des bellilois est glacial : ils nous reprochent d’apporter le virus, de vider les rayons des supermarchés et de risquer de prendre les rares lits d’hôpital ».
« Parigo home virus »
Pour les habitants de l’île d’Oléron, même réaction. C’est une destination de vacances prisée des parisiens, et beaucoup l’ont choisie pour la durée du confinement.
Sur les réseaux sociaux, la population appel les parisiens à rester chez eux, l’inquiétude est palpable. Pour les locaux, ces arrivants sont des « touristes porteurs de mort ».
Il est important de bloquer la fuite des Parisiens vers les provinces. Je vis sur l’île d’Oléron ( dp 17) entre La Rochelle et Bordeaux et je n’ai pas du tout envie de voir débarquer des » touristes porteurs de mort ». Le terme peut choquer mais c’est la vérité. Cela est pour tous
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Coronavirus : des Parisiens s’exilent à la campagne, le gouvernement veut limiter l’exode https://t.co/RDQqSiI1Zn pic.twitter.com/oj8vSCNSyH
— Sud Ouest (@sudouest) March 17, 2020
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Dans le bassin d’Arcachon, même constat. Mardi, on a même pu découvrir ce tag : « Parigo home virus », sur une clôture du Cap ferret.
Bassin d’Arcachon : un tag « Parigo home virus » au Cap-Ferret https://t.co/Lo6y1lTSld pic.twitter.com/q8ybFLG06o
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Besoin de se rapprocher de la nature
Les parisiens défendent leur départ en expliquant vouloir être plus proche de la nature pendant cette période de confinement.
Jean-Louis Yengué, géographe et directeur du Laboratoire Ruralités à l’Université de Poitiers explique à L’Express : « La campagne est, pour ceux qui ont résidence secondaire ou une attache, un lieu de repos, où ils seraient plus libres qu’à la ville.point 439 |
Un lieu où toute la frustration de l’espace urbain se retrouverait gommée.point 71 | C’est leur représentation.point 102 | Et un lieu où on est protégé de tout, où on serait épargné par une épidémie comme celle-ci, contrairement au lieu du quotidien, dans un espace urbain.point 234 |
Celui qui prend les transports en commun tout le temps, est dans les bouchons, va trouver en campagne la fluidité ; celui qui a un appartement en ville, aimerait un jardin, va retrouver la nature qui lui manque.point 175 | L’épisode du coronavirus va dans ce sens-là.point 221 |
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