Le Village Alzheimer de Dax, dans les
Landes a ouvert ses portes, ce jeudi 11 juin. Un établissement unique en France, qui n’accueille que des personnes atteintes d’Alzheimer.
Le premier village dédié aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer
Nathalie Bonnet est la psychologue du « Village landais », près de Dax, un centre « ouvert fermé », d’après son expression, destiné à accueillir 120 malades d’Alzheimer, dont les premiers sont arrivés le 11 juin.
Construit en quartiers, à l’image d’un camping, le village compte 16 « maisonnées », pensées comme de vastes colocations – chambres individuelles, terrasses partagées et cuisines communes – mais surtout une place centrale, une brasserie, un coiffeur, une supérette ou encore une médiathèque.
En plus des 120 professionnels de santé, infirmiers, médecins et autres gérontologues, « 120 bénévoles seront sur le site, afin de recréer la vie associative de n’importe quelle petite ville, et de ne pas cerner les résidents de soignants », détaille Nathalie Bonnet.
Crise du coronavirus oblige, l’ouverture de ce village, initialement programmée début avril, a été repoussée. L’organisation des admissions et le fonctionnement du lieu ont aussi été revus.
Le projet, impulsé par l’ancien ministre socialiste et patron des Landes Henri Emmanuelli décédé en 2017, à partir d’un modèle néerlandais, ne ressemble à aucun lieu d’accueil de patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
Un vrai village pour que les patients poursuivent leur vie de tous les jours
Le Village Landais est “conçu comme un vrai village, réparti sur un parc paysager de cinq hectares”, explique à l’AFP Vincent Galibert, le directeur du groupement d’intérêt public qui pilote le projet.
Avec son café-restaurant, sa salle de spectacle, son magasin d’alimentation ou son salon de coiffure, il doit permettre aux personnes accueillies de poursuivre leur vie de tous les jours dans des conditions d’accueil optimales.
L’objectif du Village Landais est de “Maintenir un certain nombre de capacités cognitives”, dit M. Galibert. Il s’agit de “maintenir au maximum les repères quotidiens de la personne et de maintenir les liens sociaux, grâce notamment à l’implication de 120 bénévoles formés” pour ce type de patients.
Pilotée par le département des Landes, qui a versé plus de 20 millions d’euros sur les 28,8 nécessaires à sa construction, et l’Agence régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine, la structure propose ses chambres à 1962,60 € mensuels.
Un tarif équivalent au coût médian d’un hébergement en Ehpad, avec la promesse de conditions de vie inégalables en plus : « On leur permet de repousser, pour la première fois, le sentiment d’enfermement qu’ils ont souvent ressenti, même dans l’unité Alzheimer la mieux équipée du plus bel Ehpad », analyse Nathalie Bonnet.
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