Depuis quelques mois, le pangolin est sous le feu des projecteurs.
Peu connu du grand public, ce petit mammifère soupçonné d’avoir transmis le nouveau coronavirus à l’homme représentait l’une des plus grandes victimes du braconnage dans le monde.
Le pangolin, l’espèce la plus braconnée au monde
Qu’est-ce qu’un pangolin ? Un mammifère avec une longue queue, de grandes écailles en forme de feuilles d’artichaut et une toute petite tête plantée de deux yeux noirs. Cet étrange animal vit à l’état sauvage en Afrique ou en Asie du Sud-Est ; il se nourrit principalement de fourmis et de petits insectes, d’où son nom de « fourmilier écailleux ». Il est réputé pour se rouler en boule devant ses prédateurs, tout comme le hérisson.
Il existe 8 espèces différentes connues de pangolin : quatre africaines et quatre asiatiques. Aujourd’hui, elles sont presque toutes considérées comme « en danger » ou « menacées » par la liste rouge de l’Union internationale pour la préservation de la nature (IUCN) à cause du braconnage.
Pourquoi ? Plusieurs facteurs font de cet insectivore le mammifère le plus braconné au monde.
Premièrement, c’est le seul mammifère possédant des écailles et celles-ci sont extrêmement recherchées pour leurs vertus curatives supposées dans les médecines traditionnelles asiatiques, en particulier en Chine et au Vietnam.Faites de kératine, comme les ongles et les cheveux des hommes, elles permettraient de guérir certaines maladies, telles que l’asthme, l’arthrite, le cancer ou même l’impuissance.
À ce jour, aucune étude ne permet de prouver ces résultats.Mais ce n’est pas tout, les écailles de pangolin servent également à confectionner des bijoux et des décorations traditionnelles. De plus, sa chair est très appréciée par les fins gourmets.
Le pangolin est-il sauvé grâce au coronavirus ?
Mais, depuis le 7 février, on parle du pangolin comme d’une potentielle source de la pandémie. Le pangolin a été évoqué comme pouvant être un hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’Homme. Si aucune étude n’a pour le moment confirmé avec certitude ces thèses, l’évocation avec insistance du pangolin dans ces discussions ont changé la donne pour cet animal.
Cette hypothèse, très relayée, a eu une incidence directe sur le traitement du pangolin. De plus, en août 2019, des mesures ont été prises en Chine pour que les assureurs ne remboursent plus les médicaments à base d’écailles de pangolin. Et cette mesure est entrée en vigueur en janvier 2020.
La défiance suscitée par le nouveau coronavirus pourrait porter un coup définitif au commerce illégal du pangolin.
«Cette crise de santé publique doit servir de signal d’alarme pour mettre fin à l’utilisation non durable des animaux en voie de disparition », avait martelé WWF après l’annonce, le 24 février dernier, de l’interdiction en Chine de la commercialisation et la consommation de nombreux animaux sauvages, dont le pangolin.
À lire aussi :
La Chine aurait déjà autorisé la réouverture des marchés d’animaux sauvages…