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Guide Michelin 2020 a rétrogradé le restaurant de Paul Bocuse, légende de la gastronomie française, estimant que « la qualité de l’établissement demeurait excellente mais plus au niveau d’un trois étoiles », en ayant « conscience de l’impact » de cette annonce.
Un restaurant qui n’est plus à la hauteur d’un trois étoiles au Michelin
Le patron du fameux guide rouge, Gwendal Poullennec, s’est rendu jeudi 16 janvier à l’Auberge du Pont-de-Collonges, près de Lyon, pour faire cette annonce à l’équipe, a précisé Elisabeth Boucher-Anselin, directrice de la communication des activités gastronomiques et touristiques de Michelin.
« Je comprends l’émotion de l’équipe, » a affirmé Gwendal Poullennec, en insistant sur le fait que le restaurant de Paul Bocuse était « un héritage formidable (…), et nous respectons cet héritage. » Mais le directeur tranche : « L’étoile se mérite et ne dépend pas de l’aura médiatique d’un chef« .
Le directeur du célèbre guide a justifié le choix des inspecteurs, en argumentant que les trois étoiles ne « reflétaient plus le restaurant » actuellement.
Aucun critère en particulier n’est visé, et Gwendall Poullenec cite les divers points de notations qui permettent au restaurants de décrocher le fameux sésame, comme la qualité de la table, les produits, la maîtrise des cuissons, la régularité, (…) la personnalité exprimée au travers de la cuisine.»
Gwendal Poullenec persiste en déclarant que « le Guide Michelin est capable de recommander et reconnaître la cuisine française. » Le directeur a également évoqué les travaux en cours au restaurant de Paul Bocuse et est au fait de la « transformation en cours » de l’établissement.
Une perte de la troisième étoile qui fait réagir
Paul Bocuse ou « Monsieur Paul » est disparu en 2018 et détenait les trois étoiles depuis 1968.
Ce qui n’a pas plus à tout le monde.
Ce dernier se définissait comme « un adepte de la cuisine traditionnelle ». « J’aime le beurre, la crème, le vin » et pas « les petits pois coupés en quatre », assurait-il dans Paul Bocuse, le Feu sacré (Ed.Glénat – 2005).
Son équipe ainsi que sa famille sont bouleversés par la perte de la troisième étoile. Par un communiqué, sa famille et Vincent Roux, le directeur général du restaurant ont tenu à souligner que « bien que bouleversés par le jugement des inspecteurs, il y a une chose que nous souhaitons ne jamais perdre, c’est l’âme de Monsieur Paul et tout l’équipage ».En réponse à la polémique lancée par Périco Légasse, disant que le Guide Michelin venait de « se suicider », Gwendal Poullenec assure que « ce n’est pas un coup de com, » réitérant que cette « recommandation est le reflet de la table » proposée par le restaurant.
«Nous avons tout à fait conscience de l’impact [de cette décision].
Maintenant, les étoiles du guide Michelin ne s’héritent pas, elles se méritent», a justifié Gwendal Poullennec.À lire aussi :
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