Cela fait maintenant plus de trois mois que les discothèques sont fermées au public.
Pour exiger leur réouverture, Mike Ludwig, gérant de la plus grande boîte de nuit de Bretagne, a décidé de faire une grève de la faim.
Cela fait depuis dimanche que le gérant de la boîte de nuit Le Tremplin située à Montauban-de-Bretagne, a cessé de s’alimenter. Grâce à son action de grève de la faim, il espère attirer l’attention du gouvernement sur la situation préoccupante des gérants d’établissements nocturnes qu’il considère comme les « grands oubliés du déconfinement« .
En plus d’arrêter de manger, Mike Ludwig a indiqué avoir arrêté de boire : « J’ai arrêté aussi de m’hydrater, parce que je voulais une action forte ». « Je suis très très fatigué », a-t-il précisé.
Les discothèques restent fermées par crainte d’une deuxième vague
La boîte de nuit de Mike Ludwig est le plus gros établissement de la région Bretagne. Elle a une capacité d’accueil de 2700 personnes et le gérant emploie 22 salariés qui sont pour le moment tous en chômage partiel. Pour le moment, aucune date n’est prévue pour la réouverture des établissements nocturnes.
« Ils disent que si les discothèques rouvraient, on serait responsables de la deuxième vague. Je ne peux pas admettre ce discours, ce n’est pas possible », a déclaré Mike Ludwig.
En effet, les autorités craignent la recrudescence du nombre de cas de coronavirus et l’arrivée d’une deuxième vague si les lieux de rassemblements en espaces confinés sont rouverts. Le 28 mai dernier, Edouard Philippe avait indiqué qu’il serait compliqué de rouvrir les discothèques et autres lieux de rassemblements avant le mois de septembre.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a confirmé le 19 juin qu’il s’agissait d’une sage décision et que « la vigilance doit rester forte ». Cependant, pour les gérants de discothèques, ceci est vécu comme une injustice.
« Le gouvernement signe l’arrêt de mort des discothèques, » a déclaré l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH).
Le syndicat qui représente près de 1500 établissements nocturnes en France a même menacé de porter l’affaire devant le conseil d’Etat.
Ce gérant de discothèque a peur de se retrouver SDF
Après plus de trois mois de fermeture de son établissement, Mike Ludwig se retrouve dans une situation précaire car il ne touche aucun revenu et a « accumulé beaucoup de dettes ». Il craint maintenant de déposer le bilan s’il ne peut plus payer ses charges et son loyer.
« Je vais me retrouver SDF. Certains ne comprennent pas mon action, disent qu’il faut penser à sa famille. Justement, mon action pense à toutes les familles derrière qui vont aller vers le chaos. Il y en a qui vont mourir, et je n’ai pas envie de montrer ça à ma famille », a-t-il déclaré.
Mike Ludwig espère pouvoir faire réagir le gouvernement avec sa grève de la faim. Ce jeudi devait avoir lieu une réunion interministérielle au sujet des discothèques qui ont le soutien de 60 députés.
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