Le linguiste Alain Rey est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 92 ans.
Il s’agissait d’une figure du dictionnaire « Le Robert« .
Alain Rey était l’un des créateurs du dictionnaire Le Robert
En 1951, Alain Rey, diplômé en littérature, répond à l’annonce de l’avocat algérois Paul Robert qui cherche des linguistes pour créer le dictionnaire « alphabétique et analogique ». C’est en 1964 que verra le jour le « Grand Robert » édité en six volumes, puis en 1967 sortira le « Petit Robert« .
Les Éditions Le Robert ont l’immense tristesse de vous faire part du décès d’Alain Rey. Linguiste et lexicographe, il était l’un des créateurs des dictionnaires Le Robert. Il a poursuivi jusqu’à ses derniers jours la construction de son œuvre au sein de notre maison. pic.twitter.com/KYPpnL7pFs
ADVERTISEMENT — Le Robert (@LeRobert_com) October 28, 2020
Alain Rey était aussi un grand observateur de la langue française à travers les âges comme en témoigne son « Dictionnaire Historique ». Le célèbre linguiste évoquait la créolisation du français par le latin parlé, le celte et le germain mais aussi par l’apport régulier de mots dérivés de l’italien ou de l’espagnol.
Alain Rey expliquait aussi les nouveaux mots qui faisaient leur entrée dans le dictionnaire « Le Robert » comme dans la vidéo ci-dessous avec le mot hashtag.
« Le Petit Robert veut combattre le pessimisme intéressé et passéiste des purismes agressifs comme l’indifférence molle des laxismes. Le français le mérite », avait-il écrit en postface du Petit Robert 2007.
Alain Rey était pour la féminisation des noms de métiers
Alain Rey s’était fait connaître du grand public en partageant sa passion des mots dans les médias. Entre 1993 et 2006, le linguiste animait une chronique quotidienne le matin sur France Inter et il présentait une autre chronique sur France 2 après le journal de 20 heures entre 2004 et 2005. Il a aussi écrit un « Dictionnaire amoureux des dictionnaires ».
Alain Rey qui a remporté plusieurs prix, avait enseigné aux États-Unis (dans l’Indiana), mais aussi à la Sorbonne. Il présidait la commission de terminologie attachée au ministère de la Culture.
Ce spécialiste de la langue française était pour la féminisation des noms de métiers. « Il n’a eu de cesse de représenter les enjeux, les richesses, mais aussi les mystères de la langue française. Toute sa vie, il prit plaisir à la raconter », peut-on lire dans un communiqué de son épouse et des éditions Le Robert.
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