Au Laos, le dernier refuge de tigres sauvages avait été observé par des chercheurs britanniques en 2009 dans une zone protégée située au nord du pays.
Puis, ils avaient pu observer deux tigres sauvages en 2013 grâce à des caméras-pièges. Mais depuis, les tigres sauvages n’ont plus jamais été aperçu.
Les tigres sauvages sont moins de 4000 dans le monde
Une étude publiée dans la revue Global Ecology and Conservation atteste de l’extinction des tigres sauvages au Laos.
David Macdonald, l’auteur principal de l’étude qui est également conservateur de la faune sauvage à l’Université d’Oxford, a déclaré : «Cela représente une perte majeure pour la constellation des aires protégées restantes en Asie du Sud-Est».
La disparition des tigres sauvages au Laos est préoccupante pour cette espèce animale à l’échelle mondiale.
En effet, la population des tigres sauvages diminue rapidement et brutalement dans toutes les régions d’Asie du Sud-Est observées par les chercheurs.Aujourd’hui, on estime leur nombre à moins de 4000 à travers le monde.
Une situation vraiment préoccupante pour la survie de l’espèce.Selon David Macdonald, il existe plusieurs facteurs responsables de l’extinction des tigres sauvages au Laos.
D’une part, il y a la perte d’habitat, qui est aussi responsable de la disparition de l’espèce des léopards.
Mais la raison principale est surtout «le braconnage galopant». Pour établir ce constat alarmant de la disparition des tigres sauvages, les scientifiques avaient installé 300 caméras-pièges dans la zone protégée de Nam Et-Phou Louey.Cette zone située au nord du Laos fait 6000 km² et se constitue principalement de forêts denses et de crêtes montagneuses escarpées.
En quatre ans, les chercheurs ont dénombré seulement 43 espèces de mammifères et d’oiseaux mais aucun léopard et tigre sauvage.
Après les tigres sauvages, c’est toute la faune sauvage qui va disparaître
Le braconnage au Laos dans les zones protégées est la raison principale de la disparition de la faune sauvage dans le pays.
Les efforts des ONG ne suffisent pas à éradiquer ce fléau.
Ullas Karanth, biologiste spécialiste des carnivores au Centre d’études de Bengaluru, en Inde, a déclaré : «Ces conclusions ne sont absolument pas surprenantes. Il existe de nombreuses aires et zones protégées au Laos et dans toute l’Asie du Sud-Est, mais sans moyens efficaces pour lutter contre le braconnage pratiqué à l’échelle industrielle par les populations locales, la faune sauvage va disparaître».David Macdonald a également ajouté que les tigres sauvages et les hommes peuvent cohabiter sur les mêmes terres à condition qu’il y ait des règles mises en place par les politiques.
Un exemple dans le domaine, l’Inde qui est l’un des pays les plus peuplés au monde, agit pour la conservation des tigres sauvages.De nos jours, près des deux tiers des tigres sauvages du monde entier vivent en Inde.
Le chercheur indique aussi que le Laos et l’Inde doivent servir de leçon aux autres pays qui abritent des tigres sauvages, comme la Thaïlande par exemple qui en compte 200 sur son territoire.La lutte contre le braconnage est donc la priorité pour la conservation des espèces ainsi que la conservation de l’habitat.
David Macdonald a terminé en disant : «D’une manière ou d’une autre, les choses doivent changer».
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