L’Agence nationale du médicament et l’Ordre des médecins auraient été saisi pour enquêter sur les études de Didier Raoult à propos de l’hydroxychloroquine.
L’infectiologue est notamment mis en cause car ses essais thérapeutiques auraient été fait sans avoir demandé officiellement l’accord de ses patients.
Didier Raoult défend toujours son traitement à base d’hydroxychloroquine
Didier Raoult n’en finit pas de faire parler de lui. La revue médicale The Lancet publiait une étude internationale critiquant l’hydroxychloroquine pour guérir le coronavirus. Mais l’infectiologue n’en démord pas, et n’a pas hésité à répondre aux auteurs de l’étude directement, dans une vidéo publiée mardi 2 juin sur YouTube.
Dans cette vidéo de 15 minutes, qu’il a intitulé «#LancetGate. Les Pieds nickelés font de la science », Didier Raoult critique largement cette étude, discutant notamment de la différence entre une « réalité » qui serait incarnée par de «vrais docteurs qui voient les malades » et un «article fait avec un ordinateur ».
Puis le Professeur Raoult a tenu à asseoir sa légitimité : «Moi je suis une star des maladies infectieuses, j’ai un cursus qui fait rêver à peu près n’importe qui.
Aussi bien la fonction officielle, j’ai été le plus jeune président de l’Université de France, le plus jeune président des médecins, le plus jeune de tous les professeurs de la classe exceptionnelle, le professeur le plus ancien dans le grade de plus élevé de tout ce pays en médecine, j’ai tout eu dans ma vie.C’est moi l’élite ».
L’ANSM a mené une enquête sur les essais du Pr Raoult
Mais les études de Didier Raoult sur l’hydroxychloroquine sont une nouvelle fois au cœur d’une polémique. Le Canard Enchaîné dévoile que les conditions dans lesquelles ces tests ont été effectués à Marseille ont fait l’objet d’une enquête de l’Agence nationale du médicament (ANSM), qui pointe notamment des déficiences dans le cadre légal de ces recherches.
Début avril, un confrère de Didier Raoult aurait signalé les agissements de l’infectiologue au parquet de Marseille. Selon lui, le médecin aurait prescrit de la chloroquine pour l’un de ses essais thérapeutiques sans avoir demandé officiellement l’accord de ses patients.
Pourtant, la loi exige que les essais se fassent avec «le consentement libre et éclairé de l’intéressé ». Or, les équipes du professeur ont présenté leur étude publiée le 27 mars comme étant une «recherche observationnelle ». Ce qui indique justement, que d’un point de vue juridique, l’accord formel du patient n’avait pas nécessairement été donné.
L’Agence nationale du médicament a donc effectué sa propre enquête, à la demande de la procureure de Marseille. L’enquête a conclue que «les modalités d’information des patients et de traçabilité de la motivation de la prescription ne sont pas conformes aux exigences légales ». Suite à cela, l’ANSM a décidé de saisir l’Ordre des médecins.
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