La Belgique compte 500 000 musulmans et plus de 30 000 juifs, qui affirment que l’interdiction pourrait entraîner une hausse des prix et des pénuries alimentaires.
L’abattage rituel des animaux a été interdit dans une partie de la Belgique malgré les protestations des dirigeants des communautés juive et musulmane.
La région de Flandre du Nord a finalement imposé la loi le jour de l’An après avoir adopté la mesure en juillet 2017, après avoir fait face à d’importantes objections.
Certains prétendent que l’interdiction n’est rien de plus que de l’antisémitisme et de l’islamophobie, mais les défenseurs des droits des animaux affirment depuis longtemps que les rituels halal juifs kasher et musulmans sont inhumains.
L’islam et le judaïsme prêchent tous deux que les animaux devraient être en parfaite santé lorsqu’ils sont abattus et les méthodes halal et kasher les voient tués d’une seule blessure au cou.
En Flandre, les animaux doivent maintenant être étourdis électroniquement avant d’être abattus – une loi qui sera également introduite dans le sud de la Wallonie francophone en septembre.
Une fois imposée, la région bruxelloise – qui compte une importante population musulmane – sera la seule partie du pays à encore autoriser l’utilisation de méthodes d’abattage rituelles.
La Belgique compte environ 500 000 musulmans et plus de 30 000 juifs, qui craignent que l’interdiction n’entraîne une hausse des prix et d’éventuelles pénuries alimentaires.
Le dirigeant musulman Saatci Bayram l’a dit au New York Times : « Le gouvernement nous a demandé notre avis sur l’interdiction, nous avons répondu négativement, mais cet avis n’a pas été suivi.
« Cette interdiction est présentée comme une révélation par les défenseurs des droits des animaux, mais le débat sur le bien-être animal dans l’Islam dure depuis 1500 ans. Notre façon d’abattre rituellement est indolore. »
Yaakov David Schmahl, rabbin supérieur à Anvers, a déclaré au journal : « Ça me rappelle des situations similaires avant la Seconde Guerre mondiale, quand ces lois ont été introduites en Allemagne. »
Cette interdiction intervient quatre ans après la nomination du nationaliste belge de droite Ben Weyts au poste de ministre responsable du bien-être animal en Flandre.
Il a d’abord proposé l’interdiction d’assumer son rôle et a salué l’approbation du Parlement à l’époque, qui l’a fait tweeter : « Fier pasteur des animaux. Fier d’être Flamand. »
Lundi, il a retweeté un post de Paul Joseph Watson, le rédacteur en chef britannique du controversé site américain alt-right infowars.com, demandant que l’interdiction soit imposée « dans chaque pays européen ».
Bien qu’il existe déjà en Europe des réglementations qui exigent que les animaux soient insensibles à la douleur avant d’être tués, des exceptions sont faites dans de nombreux pays pour tenir compte des croyances religieuses.
Les magasins de kebabs au Royaume-Uni servent de la viande halal, tout comme les fast-foods comme Nando’s et Subway.
Les règles du gouvernement britannique stipulent que les abattages halal et kasher doivent avoir lieu dans un abattoir approuvé par la Food Standards Agency, doivent être destinés à la consommation et ne peuvent être pratiqués que par des Juifs ou des musulmans.