La Chine prévoit une expansion rapide des efforts de « modification météorologique« .
La Chine lance son programme de modification météorologique
Cette décision, annoncée par le cabinet mercredi soir, multiplierait par cinq la plus grande opération d’ensemencement des nuages au monde, qui emploie déjà quelque 35 000 personnes.
Depuis six décennies, la Chine a déployé des avions militaires et des canons anti-aériens pour recouvrir les nuages d’iodure d’argent ou d’azote liquide afin d’épaissir les gouttelettes d’eau au point qu’elles tombent sous forme de neige ou de pluie.
Cette technologie a surtout été utilisée au niveau local pour atténuer les sécheresses ou dégager le ciel avant des événements majeurs, tels que les Jeux olympiques de 2008 ou le 70e anniversaire de la République populaire de Chine en octobre dernier.
Le cabinet a déclaré qu’il voulait étendre le programme de pluie et de neige artificielles pour couvrir au moins 5,5 millions de km2 d’ici 2025. Le plan à long terme prévoit que d’ici 2035, les capacités de modification du climat du pays atteindront un niveau « avancé » et se concentreront sur la revitalisation des régions rurales, la restauration des écosystèmes et la minimisation des pertes dues aux catastrophes naturelles.
Mais l’élargissement proposé est d’une ampleur qui pourrait affecter les schémas météorologiques régionaux.
La modification météorologique en Chine pourrait affecter d’autres régions
Une partie de ce projet consiste en un nouveau système de modification de la météo sur le plateau du Qinghai-Tibet, la plus grande réserve d’eau douce d’Asie.
Les scientifiques chinois travaillent sur l’ambitieux plan Tianhe (« fleuve du ciel ») qui vise à détourner la vapeur d’eau vers le nord, du bassin du Yangtze au bassin du fleuve Jaune, où elle deviendrait pluie.
Cette tentative d’hydro-ingénierie du ciel pourrait atténuer les pénuries dans le nord sec de la Chine mais pourrait exacerber les problèmes en Asie du Sud-Est et en Inde si elle affectait le débit du Mékong, du Salween ou du Brahmapoutre – qui prennent tous leur source sur le plateau du Qinghai-Tibet.
L’Inde voisine, avec laquelle les tensions sont déjà grandes, pourrait ainsi voir certaines de ses régions privées de précipitations vitales, et la presse du pays s’est empressée de dénoncer une «militarisation du temps».
Ce programme s’inscrit dans une nouvelle idéologie de l’homme-météo qui consiste à « apprivoiser le temps ». Pékin pourrait continuer dans ses idées de géo-ingénierie climatique, avec l’injection d’aérosols dans la stratosphère, qui permettrait selon ses partisans de contrôler l’impact terrestre des rayonnements solaires, donc de lutter contre le changement climatique.
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