Si les réseaux sociaux nous permettent d’être interconnectés en permanence, ils constituent également un outil afin de nous présenter sous notre meilleur profil et flatter notre ego.
Que celui qui n’a jamais regardé avec envie les photos de cette lointaine copine de maternelle devenue mannequin au Brésil lève la main…
Peut-on parler de course aux « likes » sur les réseaux sociaux, et notamment Instagram? Très certainement. Dans le monde de l’image dans lequel nous vivons, récolter 1000 « likes » grâce à une photo permet de rassurer et de renforcer notre confiance en soi: « si autant de personnes aiment mon post, c’est que ma vie n’est pas si pourrie, c’est que je suis encore pas mal… »
Une mannequin russe devenue Instagrameuse « professionnelle », Viktoria Odintsova, est le reflet de cette génération prête à tout pour réaliser le meilleur cliché. Il y a quelques mois, cette dernière a participé à un shooting photos qui a de quoi donner le vertige: suspendue au rebord d’un gratte-ciel de Dubaï, la Cayan Tower, seul le vide la sépare du sol situé 307 mètres plus bas.
Non seulement la mannequin et son photographe Alexander Mavrin n’avaient pas demandé l’autorisation pour réaliser un tel cliché, mais la jeune femme ne porte aucun équipement de sécurité.
Forcément, il faut bien reconnaître qu’un harnais aurait quelque peu éraflé la couche de vernis sexy censée recouvrir le cliché.
Certes, les photos sont impressionnantes. Elles sont également inquiétantes quand on pense au risque inconsidéré pris pour une simple photo destinée à gagner quelques abonnés supplémentaires sur Instagram.
Légalement, le groupe Cayan affirme la poursuite en justice pour les condamner. Selon le porte-parole, le groupe ne cautionne pas ce type « d’art, créativité et esprit humain », les événements de sports extrêmes qu’il organise étant toujours réalisés dans le plus grand respect des règles de sécurité.
[rsnippet id= »4″ name= »DFP/34009881/Article_1 »]
La mannequin russe est loin d’être la première à prendre des risques inconsidérés pour parvenir au cliché ultime. Le 12 janvier dernier, le jeune photographe lyonnais Maxime Sirugue, connu sous le pseudo Siirvgve, a trouvé la mort alors qu’il grimpait sur un pont situé près du musée des Confluences à Lyon. Six mois plus tôt, l’explorateur urbain Heavy Minds était lui aussi décidé en chutant d’un métro à New York City.
Les décès de ces photographes de l’extrême ont permis de relancer la polémique quant aux prises de risques de ces amateurs devenus « casse-coups professionnels ». Afin de récolter le plus de vues et de « likes », il faut toujours placer la barre plus haut, aller plus loin et exposer davantage sa vie. Il faut croire que Viktoria Odintsova n’a rien appris de ces décès qui auraient pu être évités.
L’an dernier, une étude, coordonnée par l’université américaine Carnegie Mellon et l’institut Indraprasth de New Delhi, établissait le classement des pays en fonction du nombre de morts par selfie.
C’est l’Inde qui a remporté la palme de ce classement tristement morbide, avec 76 décès enregistrés en seulement deux ans.
[rsnippet id= »5″ name= »DFP/34009881/Article_2 »]
En tout et depuis mars 2014, 127 morts ont été directement imputées à la prise de selfie dangereux. En 2015, il y avait plus de risques de mourir des suites d’un selfie que d’une attaque de requin.
De quoi faire réfléchir, non?
Donne-nous ton avis en commentaire et dis-nous ce que tu penses du cliché réalisé par la mannequin? Est-ce de l’art ou un pur acte inconscient?
[rsnippet id= »6″ name= »DFP/34009881/Article_3 »]