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NASA investit des dizaines de milliards de dollars dans le programme Artemis, qui prévoit d’envoyer des humains sur la Lune d’ici 2024 et d’établir ensuite une « présence durable » sur le pôle sud lunaire, avec des entreprises privées qui exploitent les roches lunaires et les eaux souterraines qui peuvent être converties en carburant pour fusée.
La NASA propose d’autoriser la création de « zones de sécurité » lunaires
Les pays qui se joignent à l’exploration de la Lune par la NASA seront invités à adhérer à une série de principes directeurs connus sous le nom d’accords Artemis.
Annoncés le 15 mai, ces accords sont un ensemble de grands thèmes qui, espère l’agence, formeront la base d’accords à négocier avec chaque pays participant à l’effort d’atterrissage des prochains humains sur la Lune d’ici 2024.
Basés en partie sur le traité de l’ONU sur l’espace extra-atmosphérique de 1967, les accords Artemis réaffirment que toutes les activités doivent être entreprises uniquement à des fins pacifiques, et ajoutent que tous les plans doivent être communiqués de manière transparente et sans secret.
Ils engagent les partenaires à utiliser des normes internationales ouvertes pour permettre aux machines et aux équipements de fonctionner facilement ensemble, pour fournir une assistance d’urgence aux autres astronautes et pour atténuer la création de débris spatiaux.
L’une des notions importantes de ce traité, est que la Lune et les autres corps célestes sont « res nullius », sans maîtres.
Le projet de la NASA remettrait en cause le traité de 1967
Les États-Unis sont accusés par la Russie de tenter de contourner le traité de 1967 interdisant la propriété des zones lunaires.
En effet, là où les accords risquent de devenir controversés, c’est qu’ils semblent autoriser l’utilisation des ressources lunaires à des fins commerciales et qu’ils cherchent à établir des « zones de sécurité » autour des sites d’atterrissage, ce qui pourrait être interprété comme la propriété de facto de zones lunaires, ce qui est interdit par le traité sur l’espace extra-atmosphérique.
Dmitri Rogozin, le directeur de l’agence spatiale russe Roscosmos, a accusé les États-Unis de tenter de contourner les Nations unies avec ces accords.
Alors que de nombreux pays commencent à traiter l’espace comme un nouveau domaine militaire, l’accord conclu sous l’égide des États-Unis est également emblématique du rôle croissant de la NASA en tant qu’outil de la diplomatie américaine et devrait alimenter la controverse parmi les rivaux des Etats-Unis dans le domaine spatial.
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