La nature nous a fourni tout le nécessaire pour cultiver une terre sans pesticides.
De nos jours, l’utilisation des pesticides est controversée. C’est pourquoi des scientifiques et des agriculteurs cherchent des alternatives à ces produits chimiques pour protéger les cultures. Cependant, il pourrait déjà exister une solution qui se trouve dans la nature elle-même. Les jardiniers la connaissent déjà, elle s’appelle la lutte biologique.
La lutte biologique serait l’alternative idéale aux pesticides
L’utilisation des pesticides n’a cessé d’augmenter ces 70 dernières années.
Au départ, leur utilisation était considérée comme pratique car ils permettaient de se débarrasser des insectes sans efforts.Mais récemment, certains scandales ont démontré que ces produits chimiques avaient potentiellement une incidence néfaste sur la santé et sur l’environnement.
Mais ces conséquences désastreuses n’ont pas empêché l’utilisation de plus de 4 millions de tonne de pesticides dans le monde en 2017.Les villes en France sont de plus en plus nombreuses à interdire les pesticides et les agriculteurs n’ont d’autres choix que de trouver des alternatives. Et la lutte biologique pourrait bien être la solution. Celle-ci consiste à employer des organismes vivants appelés auxiliaires pour éliminer les insectes qui ravagent les cultures.
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La lutte biologique a permis de sauver la famine en Afrique
Cette idée n’est pas nouvelle car elle est déjà employée par les jardiniers depuis longtemps, avant même l’arrivée des pesticides.
La lutte biologique consistait à utiliser certains insectes pour éliminer les nuisibles de leurs cultures.
Il y a par exemple la coccinelle connue pour se débarrasser des pucerons sur les rosiers et les arbres fruitiers. Autre insecte particulièrement efficace pour éliminer les pucerons des jardins sont les cécidomyies.Cependant, dans les années 90, l’utilisation d’insectes à grande échelle avait failli avoir des répercussions dramatiques en Afrique.
En effet, une invasion de cochenilles du manioc avait pratiquement causé une importante famine.Cet insecte importé accidentellement d’Amérique du Sud avait anéanti une grande partie des cultures de manioc, qui est un aliment de base de la nourriture africaine.
Rapidement, la cochenille avait envahi 27 pays sur le continent. Mais heureusement, Hans Herren, un entomologiste spécialiste des insectes, a trouvé une solution naturelle pour combattre ce désastre écologique.Il a proposé de lâcher dans les cultures des Epidinocarsis Lopezi, une sorte de micro-guêpe qui se débarrasse des cochenilles et agit donc comme pesticide naturel.
Lorsque les autorités ont donné leur feu vert, on a répandu cet insecte dans les cultures et il aura fallu une saison pour se débarrasser complètement de la cochenille.
Certaines études estiment que ceci aurait permis de sauver plus de 20 millions de personnes de la famine.Et depuis, de nombreux agriculteurs se tournent vers la lutte biologique comme alternative aux produits chimiques.
Comme par exemple la Cueillette de Gally située en région parisienne qui utilisent des typhlodromes dans ses vergers pour lutter contre les acariens qui sucent la sève dans les feuilles des arbres fruitiers.
La lutte biologique doit être utilisée de façon responsable
L’utilisation exclusive de la lutte biologique paraît tentante mais elle doit être réfléchie.
En effet, cette solution n’a pas rencontré que des succès. Par exemple, à la fin des années 80, la coccinelle asiatique avait été importée en Europe et aux États-Unis pour se débarrasser de pucerons très nocifs pour les cultures.Cependant, leur utilisation a eu un contre-effet qui n’avait pas été anticipé.
En effet, ces coccinelles se reproduisaient à grande vitesse et dévoraient les autres coccinelles ce qui était dangereux pour la biodiversité.Pour éviter que de tels désastres ne se reproduisent à l’avenir, les scientifiques étudient donc en priorité le comportement des auxiliaires face à un insecte nocif en laboratoire.
Leur développement, leur prolifération et leur comportement face aux autres insectes sont donc étudiés attentivement.
Ainsi, certains de ces auxiliaires pourraient à l’avenir être employés sur des cultures dont les pesticides sont interdits, comme pour le maïs.En France aujourd’hui, il y a des pesticides dans 72% des fruits et 41% des légumes que nous mangeons.
La lutte biologique a une plus grande échelle constituerait l’alternative parfaite aux produits chimiques à condition qu’elle soit bien employée et de manière réfléchie.
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