Les eaux du lac Victoria sont caractérisées par un affleurement rocheux qui ressemble à une tortue métallique et qui abrite 500 habitants vivant dans des cabanes en tôle.
L’île Migingo, densément peuplée, ne représente que la moitié de la taille d’un terrain de football et abrite des personnes plongées dans un labyrinthe de baraques métalliques. Outre leurs maisons simples, il y a aussi quelques bars, plusieurs maisons closes et un petit port.
En dépit de son apparence, cette île apparemment sans importance est source de vives discussions entre le Kenya et l’Ouganda depuis des années, les pays ne pouvant se mettre d’accord sur son identité.
Alors que la population de l’île avait été estimée à 131 habitants en 2009, les possibilités de pêche ont poussé de nombreux pêcheurs à migrer vers l’île.
Selon Isaac Buhinza, 22 ans, originaire d’Ouganda, il a appris à pêcher grâce à son père. Il a également expliqué qu’il souhaitait vivre et travailler sur Migingo parce que ses «amis qui étaient ici avant revenaient avec beaucoup de friandises».
« Je ne sais pas à quel pays cette île appartient, je reste ici », a-t-il ajouté.
L’emplacement privilégié de l’île donne à ses résidents la possibilité d’économiser le carburant nécessaire à la pêche et leur donne un accès direct aux acheteurs en gros.
Bien que «parfois il y ait des tensions» entre les résidents appartenant à des pays différents, ils s’en tiennent généralement à la pêche, au vidage des poissons, à la cuisson ou au séchage de leurs prises.
Selon un policier kényan, le dernier incident grave survenu sur l’île s’est produit à la mi-septembre, après que le Kenya eut tenté d’ériger son drapeau.
Les Ougandais ont riposté en brandissant des armes et en patrouillant sur l’île en uniforme et en terrorisant les habitants. «Nous avons décidé qu’aucun drapeau ne serait hissé», a déclaré un officier de police ougandais, affirmant que le problème était rapidement résolu.
Selon Boaz Owuor, un pêcheur de 28 ans qui travaille du côté kényan du lac, l’incident prouve que « les autorités ougandaises prennent Migingo beaucoup plus au sérieux que les autorités kényanes ».
Alors que l’accord de cogestion stipule que les deux nations devraient avoir un nombre égal de policiers sur l’île, « il y a plus d’Ougandais », selon un officier kenyan. L’Ouganda nie toutefois cette affirmation.
Les pêcheurs kenyans se plaignent également que des officiers ougandais s’emparent de leurs prises et les harcèlent.
«Les eaux profondes où les pêcheurs pêchent se situent davantage du côté de l’Ouganda et les eaux peu profondes où se reproduisent les poissons se trouvent davantage du côté du Kenya. Nous devons tous travailler ensemble», a répondu un officier ougandais en rejetant ces accusations.
«Nous voulons simplement que les pêcheurs puissent faire leurs affaires en paix», a déclaré un responsable ougandais du poste de police de Migingo.»
« Ce qui compte à présent, ce ne sont pas les revendications des deux côtés, mais la nécessité de bien délimiter l’endroit pour que les lignes de démarcation soient claires », a ajouté Patrick Mugoya, secrétaire permanent du ministère des Affaires étrangères de l’Ouganda.
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