Le gouvernement régional de la capitale espagnole,
Madrid, a ordonné dès lundi le confinement de certains des quartiers les plus pauvres de la ville et de sa périphérie, qui abritent environ 850 000 personnes, après une recrudescence des infections dues au coronavirus dans ces quartiers.
Madrid reconfine une partie de sa population
La responsable régionale Isabel Diaz Ayuso a déclaré vendredi que la circulation entre et dans les zones de six districts serait limitée, mais que les gens pourraient aller travailler dans la région la plus touchée d’Espagne.
Les habitants des quartiers les plus pauvres de Madrid avaient dit auparavant qu’ils se sentaient abandonnés, stigmatisés et craignaient que de nouvelles restrictions ne les privent de revenus.
Le fossé entre les régions pauvres et les régions riches est au cœur d’un débat sur la manière de freiner la résurgence des nouveaux cas.
Les restrictions toucheront Vallecas, un quartier du sud où le revenu moyen est plus faible et la population immigrée plus importante, et qui présente l’un des taux d’infection les plus élevés de Madrid. Il est près de six fois supérieur à celui de Chamberi, l’un des quartiers les plus riches du nord.
Le système de santé « est plus paralysé ici, ils nous font attendre, il y a du monde, des files d’attente partout », a déclaré la retraitée Mari Paz Gonzalez. « Nous sommes abandonnés... Ils nous ont laissés entre les mains de Dieu ».
« Dès que vous traversez ce pont, les choses changent. Dès que vous le traversez, le quartier change », a déclaré la retraitée Carmen Ibarra, en se promenant dans Vallecas.
Des manifestants se sont rassemblés contre les mesures de confinement
Après l’annonce, quelques centaines de manifestants se sont rassemblés devant les bureaux du gouvernement régional de Madrid pour demander à Ayuso de démissionner.
« Les centres de santé sont saturés dans le sud de la ville et ils n’ont rien fait pour y remédier », a déclaré la manifestante Rosa Baras, 65 ans.
Ayuso, qui s’est attiré des critiques pour avoir déclaré cette semaine que « le mode de vie des immigrants » était en partie responsable de l’augmentation du nombre de cas, a déclaré que les zones avaient été choisies parce que les niveaux de contagion y dépassaient 1 000 pour 100 000 personnes.
« Nous devons éviter le confinement, nous devons éviter le désastre économique », a déclaré Mme Ayuso lors d’une conférence de presse. « Nous ne pensons pas qu’il est temps de restreindre tous les citoyens, mais plutôt d’appliquer des mesures dans des zones que nous avons parfaitement identifiées ».
L’accès aux parcs et aux zones publiques sera restreint, les rassemblements seront limités à six personnes et les établissements commerciaux devront fermer à 22 heures dans ces zones.
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