Les masques FFP2 seraient inefficaces en présence de poils sur le visage selon une note du 16 mars du service d’incendie et de secours de Moselle (Sdis 57).
De fait, des pompiers barbus ou moustachus avaient été renvoyés chez eux, faute de pouvoir porter correctement les masques de protection contre le coronavirus.
25 pompiers suspendus en raisons de leur barbe ou moustache
Au total, 25 pompiers de Metz, refusant de se raser, avaient été suspendus et sommés de rentrer chez eux.
Selon le Colonel Vallier, à la tête du Sdis 57, la décision de justice sera appliquée et il a été «signifié aux agents qu’ils allaient revenir». Mais s’ils font le choix de conserver leur barbe, le Sdis 57 continuera d’appliquer «le principe de précaution» et adaptera leurs missions, a-t-il prévenu, interrogé par l’AFP.
“Ils seront en sécurité, ne seront pas exposés” à des victimes porteuses du coronavirus et ne partiront pas en intervention dans des camions, en milieux confinés, a détaillé le Colonel Vallier, expliquant qu’ils “prépareront par exemple les opérations pour leurs collègues”.
Des pompiers barbus ou moustachus ré-autorisés à travailler
Au moins douze plaintes au pénal devaient être déposées, début avril, par des pompiers mosellans dénonçant une « discrimination selon l’apparence physique ».
Le tribunal administratif de Strasbourg saisi par deux pompiers a finalement tranché. Il a donné raison à ces derniers qui ont obtenu en référé la suspension de la décision du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de la Moselle. Interdire à des pompiers de travailler en raison du port d’une moustache est « susceptible d’être considéré comme une sanction », estime le tribunal administratif de Strasbourg.
Précisions intéressantes (bien qu’implicites) du juge administratif sur l’ASA « Covid-19 », sa valeur juridique et ses conditions d’application (TA Strasbourg, 11/05/20, MM. X et Y c/ SDIS de la Moselle, n° 2002777 et 2002779)
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— Officio avocats (@Officio_avocats) May 11, 2020
«Le tribunal a estimé qu’il y avait une urgence à les réintégrer et a émis un doute sérieux» sur leur placement en autorisation spéciale d’absence, a ajouté la source proche du dossier.
Contraints de rester à la maison depuis le 15 avril, deux pompiers barbus vont être réintégrés.
Vingt-trois autres pompiers, au moins, sont dans le même cas dans le département. Pendant un mois, ils n’ont pas pu effectuer de garde. La plupart auraient pourtant accepté de se raser en partie la barbe pour mettre un masque de protection FFP2, qui doit être posé à même la peau. Mais un bras de fer s’est engagé sur le port du bouc et de la moustache.
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