À la fin de l’année 2009, après la crise du H1N1, la France comptait un stock de 94 millions de doses de vaccins et 1,7 milliard de masques.
Toutefois, au début de l’épidémie de coronavirus on en décomptait plus que 150 millions en stock.
La gestion de la crise du H1N1 mettait en application le principe de précaution
En 2009, Roselyne Bachelot est ministre de la Santé dans le gouvernement Fillon.
Par crainte d’une vague de contamination, elle avait alors commandé en quantité astronomique des millions de vaccins et de masques qui n’avaient finalement pas servi dans les quantités prévues.
Un choix politique moqué et très largement critiqué encore des années après.Mais désormais en pleine crise du coronavirus, l’histoire est regardée autrement.
Le gaspillage dénoncé onze ans auparavant a fait place au principe de précaution.Roselyne Bachelot, l’ancienne ministre de la Santé revient sur cette période dans les colonnes du Figaro : « Oui, on est passé d’un extrême à l’autre, c’est le jeu de la médiatisation, le jeu aussi de l’émotion.
Dans des périodes troublées, on réagit dans les extrêmes », analyse-t-elle.
« Je ne voulais pas faire partager le fardeau à d’autres en disant que je ne faisais qu’obéir à des ordres supérieurs. Pour moi, ce n’était pas défendable, quand on prend une décision on assume », raconte-t-elle.Roselyne Bachelot rappelle toutefois que 6 millions de personnes ont été vaccinées : « C’est ce qui a participé à l’extinction de l’épidémie. En vaccinant les plus fragiles, on a empêché que des surcontaminateurs se promènent dans la population générale », ajoute-t-elle.
La gestion de la crise du H1N1 vue par François Fillon
“Il y avait le président de la République qui avait été très proactif et qui nous avait donné des instructions pour parer à la pire des éventualités”, raconte François Fillon, l’ex-Premier ministre avant de poursuivre: “On avait monté avec Roselyne un petit commando pour mettre en place l’approvisionnement en vaccins.
Toute l’Europe en voulait.
On s’était battu comme des lions pour forcer les laboratoires à nous donner les stocks de vaccin dont on avait besoin. ”En ont-ils fait trop ? « Nicolas Sarkozy était plus volontaire. On a arbitré en se disant qu’on nous reprocherait beaucoup plus une catastrophe sanitaire qu’une erreur sur le nombre de vaccins commandés. C’est le rôle du politique par rapport aux scientifiques de trancher », répond François Fillon.
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