Laetitia P.
, une aide-soignante au Centre hospitalier d’Hautmont dans le Nord, devait prendre son service à 6h30 ce samedi 4 avril, mais elle a été mise à pied devant ses collègues pour une durée indéterminée. Elle avait seulement réclamé à la direction du matériel médical, notamment des masques de protection et des tests de dépistage du coronavirus.
L’aide-soignante a réclamé des masques et tests à sa direction par email
En plein cœur de l’épidémie de coronavirus, cette aide-soignante du Nord a été mise à pied devant ses collègues.
Gilles Fagot, secrétaire local du syndicat SUD santé, où Laetitia P est déléguée syndicale, s’est insurgé sur Facebook de la raison de cette sanction : «Il lui a été reproché publiquement devant ses collègues, d’être intervenue dans le cadre de son mandat pour d’une part exiger des masques et des tests de dépistage pour les soignants».Gilles Fagot a expliqué à France 3 Hauts-de-France que l’aide-soignante avait envoyé un premier email à la direction le jeudi 2 avril pour réclamer du matériel médical pour elle et ses collègues. Des masques FFP2 ont été donnés aux soignants dans l’après-midi, seulement ils étaient «périmés depuis plus de 15 ans» a-t-il confié.
La déléguée syndicale a donc envoyé un deuxième email à sa direction ou elle «remercie la direction d’envoyer ces masques, mais demande s’il ne pourrait pas y avoir un appel aux dons pour en trouver d’autres, comme ça a été le cas avec d’autres hôpitaux» a raconté Gilles Fagot.
L’aide-soignante, Laetitia P.
, a aussi indiqué que «les membres du personnel se réserveraient le droit d’exercer leur droit de retrait» s’il y avait des vagues de personnes contaminées du coronavirus dans le centre hospitalier.La direction ne lui a pas répondu mais a procédé à sa mise à pied ce samedi 4 avril devant ses collègues.
La direction du centre hospitalier justifie la mise à pied de l’aide-soignante
La directrice du centre hospitalier, Valérie Douez, a écrit dans un communiqué ce lundi 6 avril qui a été relayé par France 3 Hauts-de-France : «Cet agent a jeté le trouble et le discrédit sur notre action dans la gestion de cette crise».
La direction de l’établissement précise également qu’elle ne peut pas répondre à la demande de tests : «la demande immédiate d’un dépistage généralisé à tous les patients et soignants n’était pas justifiée et accessible compte tenu des directives de nos autorités» qui excluent «à ce jour, un dépistage systématique en l’absence de symptôme».
Révolté par la mise à pied de l’aide-soignante et le manque de matériel des soignants pour faire face à cette crise sanitaire, le syndicat SUD santé-sociaux a lancé une pétition sur la plateforme Change.
org ce mardi 7 avril.
Voici ce qu’on peut lire dans le descriptif : «Nous exigeons la réintégration immédiate de Laetitia P. , l’abandon de toute sanction et la mise à disposition des moyens matériels face au coronavirus, parmi lesquels masques et tests sont au premier rang».La pétition compte bientôt 5000 signatures.
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