Comme le virus de la grippe, l’épidémie de coronavirus pourrait se calmer avec le retour des beaux jours.
Cependant, espérer que le retour des beaux jours mettent fin à l’épidémie de coronavirus est un peu trop optimiste.
Le retour des beaux jours met fin à la plupart des virus
Donald Trump est le premier qui avait affirmé que le Covid-19 disparaîtra de lui-même, comme la grippe, avec le retour des beaux jours lors d’une conférence de presse, le 24 février dernier : «J’ai longuement discuté avec le président [chinois] Xi [Jinping] il y a deux jours et il est très confiant […] Il pense que d’ici avril ou au cours du mois d’avril, la chaleur généralement élimine ce genre de virus».
La thèse avancée par le président chinois pourrait être vraie, en ce que les températures basses et une atmosphère sèche favorisent la survie des virus sur les mains ou les objets. En hiver, les individus ont davantage tendance à vivre dans des milieux confinés, favorisant la transmission des virus respiratoires tels que la grippe, dont la virulence décline considérablement à la fin de l’hiver.
Les scientifiques reconnaissent que la famille de virus, à laquelle appartient le Covid-19, est saisonnière et donc sensible aux conditions climatiques. Lorsqu’il fait chaud et sec, cela induit la déshydratation des particules virales, ce qui diminue l’infectiosité du virus.
Au vu de la carte des contaminations, il y a plus de cas dans l’hémisphère nord que dans le sud, là où il fait plus chaud. Un effet climatique joue probablement un rôle dans la propagation du virus.
Le retour des beaux jours ne peut pas à lui seul mettre fin au Covid-19
« Il ne faut pas attendre l’avènement du printemps ou de l’été avec le retour des beaux jours pour lutter contre le Covid-19. Il faudra des mesures sanitaires, incluant le confinement des malades.
La détection des patients infectés est donc la clé pour bloquer les chaînes de transmission. C’est l’ensemble des mesures qui vont permettre de lutter efficacement contre ce virus », comme l’a déclaré Etienne Decroly, directeur de recherche au CNRS.
De plus, le virus de la grippe et celui du Covid-19 ne sont en rien comparables. Les symptômes de ces deux maladies (fièvre, toux, difficultés respiratoires…) sont similaires, mais les deux virus se distinguent car le virus de la grippe appartient à la famille des myxovirus et le Covid-19, le Sras ou le Mers, appartiennent à la famille du coronavirus.
Selon Pierre-Marie Girard, directeur des Affaires internationales à l’Institut Pasteur a déclaré que : «in vitro, le virus se multiplie très bien dans la chaleur». Il faudra donc attendre le retour des beaux jours pour constater un endiguement ou non de l’épidémie.