Le président
Emmanuel Macron a réuni à l’Élysée jeudi 5 mars des médecins et spécialistes pour faire le point sur la lutte contre l’épidémie du coronavirus Covid-19.
Coronavirus : un passage imminent au stade 3
À la sortie de la réunion, le professeur Jean-François Delfraissy, spécialisé dans l’immunologie, a déclaré que le passage au stade 3 de l’épidémie du Covid-19 serait atteint « dans quelques jours, une ou deux semaines maximum ».
M.Delfraissy dirige le réseau REACTing, qui est coordonnateur de la recherche sur le coronavirus. « On est tous persuadés qu’on va arriver au stade 3 en France » a-t-il ajouté.
La réunion convoquée par le président a duré plus de deux heures, et s’est tenue avec une vingtaine de spécialistes, les meilleurs de France. Il s’agissait de faire le point, notamment sur les différents outils, à la fois de diagnostic et de lutte contre le coronavirus. La maladie a, à ce jour, fait sept morts dans le pays.
Des interrogations sur le système de santé
Les spécialistes ont ainsi abordé les « enjeux du passage à la phase 3 », pour savoir si « le système hospitalier, fatigué depuis plusieurs mois, est prêt à encaisser ce choc que va être un certain nombre de malades graves », a détaillé le professeur Delfraissy.
Les cliniciens ont relevé « des questions sur la capacité du système à être mis en tension pour une période longue ».
Le chef de l’État aurait demandé aux experts ce qu’il manquerait aux équipes de recherche, notamment en ce qui concerne les financements et les moyens humains. Il a souhaité « profiter de cette crise pour rebondir sur certains aspects de l’organisation des soins », toujours d’après le professeur, ajoutant que « cette crise est une forme de crash test » pour le système hospitalier.
Des moyens alloués pour la recherche d’un remède
Le Président a décidé d’allouer 8 millions d’euros à la recherche.
Un essai thérapeutique va d’ailleurs être mené dans les deux prochaines semaines, à la fois en France et en Europe, avec un médicament produit par un laboratoire américain, Gilead.Il s’agit d’un antiviral (développé contre le VIH), et serait apparemment prometteur, qu’il a été très utile pour soigner des patients atteint du coronavirus aux États-Unis et en France.
Jean-François Delfraissy conclut : « Certains laboratoires travaillent aussi sur de vieilles molécules qui peuvent agir contre ce virus. Il n’y aura pas de données sur un vaccin avant de très nombreux mois. Nous n’aurons pas de vaccin tout de suite sur le coronavirus « .
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