Depuis plusieurs jours, les appels se multiplient pour libérer des détenus afin d’éviter la propagation du coronavirus en prison.
Lundi 23 mars, la ministre de la Justice a tenu une réunion par téléphone avec les organisations syndicales du ministère, des représentants de magistrats, des greffiers, des surveillants de prison et des éducateurs.
Selon certains participants à cette réunion, Nicole Belloubet a prévenu qu’elle envisageait la libération anticipée de 5000 détenus afin d’éviter une crise sanitaire et sécuritaire en prison.
-Il n’y aura aucune consigne générale pour mettre en place les « portes fermées » dans les détentions. C’est au chef d’établissement de prendre des décisions locales.
-Sur la question du salaire. Sera versé aux agents, pour le mois d’avril, la même paye que Mars.ADVERTISEMENT — SNPFO (@SNPFO_PS) March 23, 2020
Le désengorgement des prisons françaises est une nécessité car elles sont surpeuplées. Il y a actuellement plus de 70 000 détenus pour seulement 61 000 places.
Libération anticipée des détenus avec moins de deux mois à purger
Dans le cadre de la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19, la garde des Sceaux envisage la libération anticipée de 5000 détenus. Pour cela, le ministère de la Justice prévoit d’utiliser des ordonnances de simplification. Seuls les détenus qui doivent sortir de prison dans moins de deux mois sont concernés, selon certaines sources.
Toujours selon les mêmes sources, les détenus dont il reste moins de deux mois à purger, ne bénéficieront pas tous d’un aménagement de peine. Les personnes emprisonnées pour des violences conjugales, des faits de terrorisme ou des crimes ne profiteront pas de la libération anticipée.
Concernant les libérations sous contrainte, le ministère de la Justice va les simplifier en raison de l’épidémie de coronavirus.
Les détenus qui ont reçu une peine de prison de moins de 5 ans et ont déjà purgé les deux tiers peuvent bénéficier de cette libération sous contrainte pour purger le reste de leur peine hors de la prison.Cependant, ces détenus ne porteront pas de bracelets électroniques et profiteront simplement d’une libération conditionnelle.
Des libérations anticipées pour éviter une crise sanitaire et sécuritaire
Depuis plusieurs jours, les appels se multiplient pour la libération massive et en urgence des détenus de la part du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), des Défenseurs des droits, des organisations et de nombreux magistrats et avocats. Le but étant d’empêcher une crise sanitaire et sécuritaire de se produire en prison.
La ministre de la Justice avait déjà annoncé vendredi sa volonté de libérer des détenus, notamment ceux qui sont malades et qui ont bientôt fini de purger leur peine.
En plus des libérations anticipées, Nicole Belloubet a donné l’ordre de ne pas exécuter les courtes peines d’emprisonnement pour ne pas encombrer les prisons de nouveaux détenus et potentiellement introduire des personnes contaminées au coronavirus. Le ministère de la Justice a annoncé que lundi matin, il y avait cinq détenus atteints du Covid-19.
La ministère de la Justice avait également annoncé la suspension des parloirs ce qui a créé de nombreuses tensions dans les prisons. Sur 188 établissements pénitentiaires, une trentaine a dû faire face à des incidents, comme une mutinerie à la prison de Grasse.
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