Une des épidémies les plus meurtrières depuis des décennies a fait chuter la demande d’énergie et la production industrielle en
Chine, réduisant les émissions de CO2 (dioxyde de carbone) d’environ 100 millions de tonnes, soit un volume proche de celui du Chili en un an.
La Chine a considérablement réduit son émission de CO2
Selon une nouvelle analyse de l’organisation à but non lucratif Carbon Brief, l’impact généralisé du coronavirus (restrictions de voyage, allongement des vacances et baisse de l’activité économique), a considérablement réduit l’émission de CO2 en Chine.
Le rapport a examiné les émissions pendant la période de deux semaines commençant dix jours après le début du nouvel an chinois et les a comparées à la même période pour chacune des cinq années précédentes. Au cours de cette période, en 2019, la Chine a émis 400 millions de tonnes de dioxyde de carbone ; le chiffre de cette année est probablement plus proche de 300 millions de tonnes.
Bien que les images de centres-villes et de transports publics vides puissent sembler être la preuve de la forte diminution des émissions, le fait est que la consommation d’énergie de la Chine est dominée par l’industrie.
La réduction des émissions est principalement due à la baisse de la production des raffineries de pétrole et à la diminution de l’utilisation du charbon pour la production d’électricité et d’acier, alors que le gouvernement chinois lutte pour contrôler l’épidémie.
Le nombre de décès causés par le virus en Chine continentale a atteint 2 000 le 18 février.
L’émission de CO2 pourrait augmenter une fois l’épidémie enrayée
Si les réductions à court terme durent, les émissions annuelles du pays ne diminueront que de 1 %.
Mais il n’y a aucune garantie que ce sera le cas.
La Chine dispose de nombreuses capacités de réserve, tant dans le domaine de la production d’électricité que dans celui de l’industrie, qui lui permettront d’augmenter sa production lorsque le taux d’infection commencera à baisser et que les protections se relâcheront.Une étude du BloombergNEF publiée mardi montre que, malgré l’érosion de la productivité chinoise, les émissions du pays pourraient encore augmenter en raison d’un plan de relance axé sur les infrastructures que prépare le gouvernement et qui obligera le pays à continuer de brûler du charbon et à accroître son utilisation de ciment et d’acier.