Après la polémique suite au refus de prolonger le congé des parents après la perte d’un enfant, le Premier ministre a déclaré qu’il «assume» la part de responsabilité du gouvernement.
Le Premier ministre prend la défense de la ministre du Travail
Le refus de l’Assemblée nationale d’allonger le congé des parents après le décès d’un enfant a créé une véritable polémique. Lors d’une réunion des députés LREM, mardi 4 février, le Premier ministre aurait indiqué assumer la «part de responsabilité du gouvernement» dans cette affaire, selon certains membres qui ont assisté à la réunion.
Lors de cette réunion houleuse, Édouard Philippe a pris la défense de la ministre du Travail et déclaré que sur «ce sujet devenu une espèce de boule de feu», il y a «probablement, sûrement, une part de responsabilité vient du gouvernement. Je l’assume. Je suis le chef du gouvernement».
Le Premier ministre a également insisté sur le fait que «tous ceux qui iront chercher la responsabilité ailleurs, sur Muriel, en interne ou en externe, je leur dis merde !»
Il a ensuite ajouté : «Nous n’avons pas su collectivement expliquer notre position, ni nous adapter. Les critiques nous font très mal».
Plusieurs députés dénoncent une proposition «mal ficelée»
Suite au rejet de l’allongement du congé après le décès d’un enfant, jeudi dernier, de nombreux députés présents au vote se sont exprimés. Selon eux, cette proposition centriste est «mal ficelée» et ils refusent qu’on dise «qu’ils ont voté par loyauté».
Une députée présente au vote a déclaré à l’AFP : «On assume le vote sur un mauvais texte sur un sujet sensible sur lequel on a des propositions bien plus efficientes et plus protectrices pour plus de personnes». D’autres députés ont même indiqué à leurs collègues avec colère qu’ils avaient la sensation «d’avoir été envoyés au front et lâchés».
Un autre député a déclaré que la polémique avait enflé à cause de l’intervention du président de la République samedi qui demandait de «l’humanité».
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, s’est également exprimée à la réunion des députés LREM mardi matin. Elle dénonce aussi la proposition centriste «mal ficelée» concernant le congé de deuil. Et elle a déclaré qu’elle avait une pensée pour tous ceux «qui sont attaqués violemment sur les réseaux sociaux». Elle indique : «on est nombreux à prendre cher».
Un «épisode douloureux» pour les députés LREM
Selon les informations rapportées par certains députés présents à la réunion de mardi, la première vice-présidente du groupe Marie Lebec aurait déclaré : «on a loupé le sujet. Je n’ai pas du tout aimé cette expression d’erreur collective. C’est une erreur de management du gouvernement et du groupe».
Selon un autre participant, Aurore Bergé aurait déclaré durant cette réunion houleuse : «Je n’accepte pas que des ténors qui se revendiquent de la majorité traitent les parlementaires de la majorité de “cons” quand la seule connerie a été d’être loyal».
Quant au président de l’Assemblée, Richard Ferrand, il a parlé d’un «épisode douloureux» et a demandé aux députés de «se serrer les coudes ».
De nombreux députés ont indiqué vouloir reprendre la proposition de l’UDI-Agir sur le congé après le décès d’un enfant, qui irait plus loin et faire nouvelle proposition de loi.
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